La nouvelle politique arabe de la France commence à se dessiner. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la France avait deux alliés dans le monde arabe : le Maroc et le Qatar. Au Maghreb, Paris s’était aligné sur les positions de Rabat, à tel point qu’il avait provoqué à plusieurs reprises la colère d’Alger, notamment dans le dossier du Sahara occidental. À l’ONU, la France avait bloqué toutes les résolutions contraignantes pour le Maroc. Elle avait aussi régulièrement usé de son influence pour convaincre des pays européens de soutenir le Maroc.
Avec le Qatar, la relation a été particulièrement forte, surtout depuis le déclenchement du printemps arabe. L’axe Paris‑Doha avait pleinement fonctionné dans les crises libyenne et syrienne. En seulement quelques années, le Qatar est également devenu l’un des principaux investisseurs étrangers en France. Il est entré dans le capital de plusieurs entreprises, y compris dans les secteurs stratégiques. Il a également investi dans l’immobilier et le sport, en rachetant notamment le PSG, l’un des plus grands clubs de football français. Dans le même temps, Nicolas Sarkozy avait contribué à rapprocher Doha et Rabat. Les Qataris ont notamment multiplié leurs investissements dans le Royaume.
Privilégier des relations avec Alger et Riyad
Mais l’arrivée des socialistes au pouvoir, cet été, a visiblement modifié la donne. Élu en mai dernier, François Hollande a rapidement pris ses distances avec le Qatar, un pays soupçonné de financer les mouvements islamistes radicaux, y compris dans les banlieues françaises. Au Moyen‑Orient, Paris veut privilégier des relations fortes avec l’Arabie saoudite, puissant pays pétrolier qui présente aussi l’avantage d’être opposé à l’Iran. Un allié important dans le conflit qui oppose les Occidentaux à Téhéran sur son programme nucléaire.
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