La France de Hollande ne risque pas de changer sa politique étrangère, qui affiche son ambition de revenir sur la scène internationale depuis l’intervention occidentale en Libye, l’année dernière.
Après les révolutions arabes et l’enjeu de positionnement dans cette région, la France veut à tout prix préserver ses intérêts en Afrique et en particulier dans la région du Sahel menacée par le conflit malien qui dure depuis le 17 janvier dernier. Dans ce cadre, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius est depuis vendredi dernier en tournée marathonienne en Afrique subsaharienne pour sonder ces différents pays sur la question de l’option militaire. Avant cette tournée, M. Fabius a eu comme première étape Alger mais sans convaincre d’aller vers une intervention militaire au Mali
Vendredi dernier, Laurent Fabius s’est rendu à Niamey, puis à Ouagadougou. Et samedi dernier à Dakar, puis à Njamena. Même si la France ne veut pas être en première ligne d’une éventuelle intervention militaire en France tout en s’attachant à jouer un rôle de « facilitateur » en laissant les africains se débrouiller face aux islamistes.
Cependant, il n’y a que le Niger qui semble être déterminé et souhaite ouvertement une intervention militaire le plus rapidement possible contre Aqmi et ses alliés alors que d’autres pays africains hésitent et préfèrent l’option du dialogue.
Au Sénégal, Fabius a eu des entretiens avec le président Macky Sall et son ministre des Affaires étrangères. Paris se déclare pour une solution politique mais aussi solution militaire. Ainsi, pour la France, une intervention militaire est inévitable pour chasser les terroristes d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) du nord du Mali. Mais le Sénégal souhaite aussi que les voies diplomatiques soient complètement épuisées avant de faire parler les armes.
Dans ce cadre, le Burkina Faso, estime que le recours à la force sera l’étape ultime d’un processus. Il est à noter que Ouagadougou a abrité le dialogue avec les touaregs du MNLA et avec les islamistes d’Ansar Dine.
Du côté du Tchad, ce pays évoqué parle de conditions avant d’aller vers une opération militaire à Gao et Tombouctou. Dans ce cadre, le président tchadien a estimé que pour sortir de cette crise, le cadre africain est désormais dépassé, et qu’il faut « internationaliser » la question du nord du Mali.
Ainsi, le Tchad ne veut pas se jeter à l’eau sans aucunes garanties. À l’issue de son entretien avec Laurent Fabius, Idris Deby dira : « Le jour où les choses seront clarifiées, à savoir quels sont les pays qui vont intervenir, comment et avec quels moyens, le Tchad décidera ». Dans ce cadre , le président Tchadien a déclaré : « Nous voulons d’une force internationale (…) avec l’appui des Etats Unis d’Amérique, de la France et de l’Otan, nous n’avons pas aujourd’hui les moyens en Afrique pour faire face à cette situation là ».Pour sa part, M. Fabius a déclaré « Nous avons abordé les questions de coopération bilatérale et également la question du Sahel, du Mali et du terrorisme ».
Selon lui : « Le diagnostic fait par le Président Déby sur la situation au nord du Mali est un diagnostic très sévère. Le Président Déby a constaté que le développement du terrorisme dans cette région, constitue une menace pour l’ensemble des pays de la sous-région ».
Par Nacera Bechar
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