Dans le conflit du Sahara Occidental, l’histoire se répète. En manque d’arguments pour convaincre la société marocaine, le gouvernement marocain martèle le nom de l’ancien émissaire de l’ONU, Peter Van Valsum, qui s’était prononcé en faveur d’le nom de l’ancien émissaire de l’ONU, Peter Van Valsum, qui s’était prononcé en faveur d’une solution basée sur l’autonomie. Cependant, Van Valsum avait été précédé par un autre diplomate beaucoup plus chevronné et dont le poids sur la scène internationale n’est comparable qu’à celui de M. Christopher Ross. Il s’agit de James Baker dont le plan porte son nom. Sa proposition était basée sur une semi-autonomie pendant 4 à 5 ans, suivi d’un référendum d’autodétermination dont lequel participeraient un corps électoral élargi aux colons marocains installés sur le territoire sahraoui de 1975 à décembre 1999. A l’époque, les responsables marocains avaient attribué sa démission à la « ténacité de la diplomatie marocaine ».
En s’appuyant trop sur la France et l’Espagne socialiste, le Maroc a bâti sa diplomatie sur une autosuggestion: faire des négociations politiques un moyen d’imposer son pseudo-plan d’autonomie au détriment du droit international. L’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée allait être fatale pour Rabat. Le dossier du Sahara Occidental sera perçu à Paris comme une arme contre l’Algérie. Celle-ci étant toujours réticente devant une vision qui ne soit pas globale de l’ensemble des contentieux bilatéraux. La situation actuelle dans la région est la preuve qu’une approche qui ne prévoit pas la solution du conflit du Sahara Occidental est erronée. Ceux qui ont allumé le feu avec la politique du parti pris pour le Maroc, rêvent d’une intervention algérienne pour la pacification et l’unification du Mali voisin. Alors que l’Algérie attend, depuis 37 ans, la solution du conflit du Sahara Occidental pour que ses frontières ouest puissent enfin connaître la paix.
Si la France a empêché, en 2003, le Conseil de Sécurité de faire recours aux moyens coercitifs pour contraindre le Maroc à appliquer le deuxième plan de paix conçu par Baker en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU, aujourd’hui, Paris ne veut pas se mettre sur le dos le départ d’un homme de la taille de Christopher Ross à un moment où, devant le scénario malien, la solution du problème du Sahara Occidental s’avère impératif.
Aujourd’hui encore, sur base d’une lecture erronée de l’équilibre des forces, le gouvernement marocain a décidé de répudier l’ambassadeur Ross. Cependant, le Secrétaire Général de l’ONU et les USA ne cessent de réitérer leur soutien à l’Envoyé Spécial des Nations Unies pour le Sahara Occidental.
Le rêve marocain est de voir Ross plier bagage. Ils ont même rêvé de Colin Powell à sa place. Mais Ross est toujours là et il a de plus en plus de soutien de la communauté internationale. Rêver est un droit gratuit, mais la réalité est là. Le Maroc, dans le conflit du Sahara se retrouve seul. Malmené par le rapport de Ban Ki-moon et la situation d’isolement, Rabat s’acharne contre Ross. Les autorités marocaines multiplient les attaques contre lui. Une véritable guerre psychologique. Elles y voient un moyen de faire pression sur Ross pour l’amener à démissionner.
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