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Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Khassim Diagne, et le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Daniel Asselo Okito, ont participé à cette réflexion
KINSHASA, République Démocratique du Congo, 4 octobre 2021/ — « Nos prisons sont vétustes, surpeuplées et confrontées aux pénuries alimentaires récurrentes ». Rose MUTOMBO, ministre congolaise de la Justice, a énoncé ce constat amer au cours d’une concertation organisée ce 30 septembre 2021 dans les locaux de son ministère à Kinshasa, autour de la problématique de la prise en charge alimentaire des détenus dans des prisons de la RDC.
Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Khassim Diagne, et le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Daniel Asselo Okito, ont participé à cette réflexion.
L’administration des prisons congolaises étant une matière à compétence concurrente entre le pouvoir central et les provinces, les gouverneurs des provinces ont aussi participé par visioconférence.
Selon la ministre de la Justice, le gouvernement congolais éprouve chaque année de sérieuses difficultés à nourrir et soigner les détenus régulièrement confrontés à des pénuries alimentaires et des problèmes sanitaires, et très peu de provinces s’impliquent dans leur prise en charge.
Rose Mutombo précise que cette situation touche pratiquement toutes les prisons congolaises, malgré les efforts consentis par son équipe depuis son arrivée à la tête du ministère de la Justice.
Elle évoque notamment «l’augmentation du nombre des établissements pénitentiaires subventionnés qui est passé de 70 à 84 ; la mise en place d’une commission de gestion de fonds alloués aux prisons offrant plus de transparence de gestion ; la réhabilitation de la prison de Makala et des fermes pénitentiaires pour améliorer l’alimentation des détenus, avec l’appui de la MONUSCO et le PNUD, qui ne cessent de nous soutenir pour relever des nombreux défis auxquels nos établissements pénitentiaires sont confrontés ».
A travers son Unité d’appui à l’administration pénitentiaire (Correction Unit), la MONUSCO appuie le fonctionnement des prisons en RDC, fournissant notamment de l’aide alimentaire pour combattre la malnutrition dans les établissements pénitentiaires.
Selon Khassim Diagne, Représentant spécial adjoint, « une cinquantaine de décès liés à la malnutrition ont été enregistrés au cours du dernier trimestre de l’année 2019 dans les 12 prisons prioritaires de la RDC couvertes par la MONUSCO ».
« Si la situation reste telle, les problèmes sanitaires, voire humanitaires dus à la malnutrition des détenus, peuvent engendrer des problèmes sécuritaires et compromettre les efforts déjà consentis en termes de consolidation d’un État de droit en RDC », a-t-il expliqué.
Intervenant tour à tour, les gouverneurs de provinces ont déploré l’insuffisance de moyens à leur disposition pour la prise en charge alimentaire et sanitaires des détenus.
Raison pour laquelle, les parties prenantes ont jugé utile ce cadre de concertation soutenu par la MONUSCO, pour clarifier les responsabilités dans l’administration des prisons entre le pouvoir central et les gouverneurs des provinces. Ils ont ainsi souhaité que soit clairement définie la part de contribution des provinces et du gouvernement central.
Il faut noter qu’à travers plusieurs projets, la MONUSCO a fourni de l’aide alimentaire à des centaines de détenus ces deux dernières années. Elle a également appuyé les autorités pénitentiaires nationales dans la création de « fermes pénitentiaires » à Luzumu dans la province du Kongo central, à Kalemie dans la province du Tanganyika, à Nyongera dans la province de Nord-Kivu et dans bien d’autres provinces de la RDC.
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