La trêve médiatique revendiquée par Alger comme un préalable à l’assainissement des relations a été plusieurs fois violée à travers les campagnes médiatiques incessantes contre l’Algérie alors que sur le dossier du Sahara Occidental, la position de l’Algérie était claire.
La nouvelle guerre des mots entre Alger et Rabat est en train de prendre des proportions démesurées risquant de pourrir davantage les relations déjà tendues entre les deux capitales. A l’origine, une information relayée par un site électronique marocain rapportant un refoulement de réfugiés syriens vers le Maroc où ils ont été accueillis. Alger dément formellement et donne sa version des faits accusant Rabat d’avoir d’abord expulsé ces mêmes réfugiés. En effet, ce lundi, les gardes-frontières algériens ont expliqué avoir refusé l’accès du territoire à des ressortissants syriens, précisant toutefois qu’ils avaient été en réalité expulsés par les autorités marocaines.
Début de brouille diplomatique, le courant plus qu’alternatif entre les deux pays semble ne plus passer tant l’attaque médiatique marocaine flirte avec une virulence sans égale. Alger parle sans ambages d’une énième provocation du pays voisin et l’ambassadeur du Maroc en Algérie a été convoqué, hier, en réponse à une démarche similaire du ministère des Affaires étrangères du royaume chérifien, vingt-quatre heures plus tôt. Alger a ainsi rejeté fermement les «allégations dénuées de tout fondement» invoquées par Rabat tout en réprouvant «fortement cette nouvelle provocation politiquement motivée». L’ambassadeur marocain s’est également vu rappeler le cas d’immigrants subsahariens refoulés aussi du territoire marocain en direction de l’Algérie.
Cette nouvelle agression gratuite, alors que le dossier de l’agression contre l’enceinte consulaire algérienne à Casablanca n’est certainement pas clos, suggère une crispation des relations voulues par le Makhzen. L’Algérie condamne encore une fois ces pratiques marocaines devenues, ces dernières années, courantes et note, désarmée, que malgré toutes les promesses du voisin de mettre fin aux attaques médiatiques marocaines, le scénario est toujours le même. Prévisible. Egal à lui-même, charriant les mêmes ingrédients. Le royaume qui souffle le chaud et le froid dans ses relations bilatérales avec l’Algérie, ne rate en effet aucune occasion pour la dénigrer, n’hésitant pas à tomber dans la surenchère et les montages grossiers.
Dans cette affaire, le Maroc essaye de se débarrasser de «ses» réfugiés syriens en instrumentalisant les images et donner, ainsi, au reste du monde une tout autre perception de l’Algérie. L’entrevue avec le diplomate marocain a été aussi l’occasion d’indiquer que le pays n’a aucunement besoin de donneurs de leçons d’un pays qui a libéré un violeur espagnol d’enfants marocains et condamné un enfant algérien à un an de prison pour une sombre histoire d’attouchements sexuels. Le Maroc également sur la sellette à cause de la violation des droits des Sahraouis essaye, comme à l’accoutumée, de détourner l’attention internationale en créant une affaire où il veut avoir le beau rôle. Mais force est de constater que ces tentatives marocaines commencent sérieusement à peser lourd dans la balance relationnelle entre les deux Etats.
Malgré tous les efforts de rapprochement d’Alger, sans renier ses principes fondamentaux sur certains dossiers, à l’image des frontières ou encore de la cause sahraouie, la relation entre les deux pays n’est au beau fixe qu’épistolairement puisque les deux pouvoirs en place n’oublient pas de s’échanger les «meilleurs» vœux à l’occasion de leurs dates officielles respectives. Alger reproche à Rabat, entre autres «reniements», «l’infiltration massive» du kif rendant suspect le régime marocain qui encouragerait l’exportation de la drogue vers l’Algérie. La trêve médiatique revendiquée par Alger comme un préalable à l’assainissement des relations a été plusieurs fois violée à travers les campagnes médiatiques incessantes contre l’Algérie alors que sur le dossier du Sahara Occidental, la position de l’Algérie était claire.
Moncef Wafi
Le Quotidien d’Oran, 30/01/2014
SVP, N’OUBLIEZ PAS DE SIGNER LA PETITION POUR LES DROITS DE L’HOMME QUE LA FRANCE REFUSE AU SAHARA OCCIDENTAL
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Ban_Kimoon_Elargir_les_competences_de_la_MINURSO_pour_la_supervision_du_respect_des_dr/?copy
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