Le Front Polisario a décidé de proclamer la RASD le 27 février 1976 parce, le jour avant, l’Espagne annonçait la fin de sa présence dans sa colonie du Sahara Occidental.
Un communiqué publié par le Bureau d’Information Diplomatique du Ministère espagnol des Affaires Etrangères, faisait savoir que « le gouvernement espagnol a mis fin a la présence temporaire de l’Espagne au Sahara Occidental et à sa participation dans l’administration temporaire du territoire, en vertu des clauses de la déclaration de principes de Madrid du 14 novembre 1975 ».
Le communiqué signalait que “pour l’Espagne, la décolonisation du Sahara Occidental ne s’achèvera pas tant que l’opinion de la population sahraouie n’aurait été valablement exprimée. Cela requiert nécessairement, conformément à la résolution 3458 b adoptée par l’Assemblée Général des Nations Unies, la présence d’un représentant de l’organisation dans cette consultation ».
« Cette position du gouvernement espagnol a été officiellement communiquée au Secrétaire de l’Organisation des Nations Unies et aux gouvernements du Royaume du Maroc et de la République islamique de Mauritanie », conclue le communiqué.
Le même jour, 26 février 1976, le Maroc et la Mauritanie réunissaient les 65 présents des 90 membres de la Yemaa pour avaler l’Accord Tripartite de Madrid en présence du représentant espagnol dans l’Administration temporaire conjointe tripartite du territoire. Le Secrétaire Général de l’ONU, Kurt Waldheim a refusé d’envoyer un représentant de l’ONU à la réunion de la Yemaa Organisée par le Maroc et la Mauritanie parce que l’Espagne ne considérait pas cette réunion constitutive de la consultation de la population sahraouie prévue par la déclaration tripartite de principes signée à Madrid le 14 novembre et par les deux résolutions de l’Assemblée Générale de l’ONU, puisque la consultation devait avoir lieu dans les conditions signalées dans ces textes.
L’Espagne a clairement laissé entendre que le retrait espagnol ne voulait pas dire, en aucun cas, le transfert de la souveraineté du Sahara occidental au Maroc et à la Mauritanie. La souveraineté ne revient qu’au peuple sahraoui confomément à la doctrine et résolutions de l’Organisation des Nations Unies.
Pour garantie l’exercice de ces titres souverains, l’ONU avait exigé – dans la résolution 3458 B du 10 décembre 1975, que l’expression de la Yemaa se fasse en présence d’un délégué espagnol et un autre des Nations Unies. L’absence de celui-ci, en dépit de la présence du représentant espagnol, invalide toute tentative de présenter le vote de la Yemaa comme un acte d’autodétermination.
Source : ABC du 27 février 1976 (photo)
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