Algérie/ Mobilisation pour les prochaines élections: Evitons la rupture !

Une semaine riche en événements mais surtout embrouillée de réactions négatives, de ressentiments de la part de l’opinion publique nationale, que vient de vivre le pays. Le débat est à son comble : pourquoi tant de ministres se laissent entraîner dans des démarches et autres déclarations, à la limite de la provocation d’une population stressée depuis un an par le confinement dû à la pandémie, et notamment sous pression quotidienne des facteurs économiques qui ne cessent de s’accentuer ? Entre un ministère de la Culture qui hésite et se rétracte et un ministère de la Pêche qui pèche par excès de «pédagogie» pour tomber dans le «farfelu», vient s’ajouter un ministère de l’Industrie, après avoir plombé une loi sur l’importation de véhicules touristiques de moins de trois ans, adoptée par l’Assemblée populaire nationale, qui dénie le droit aux Algériens de connaitre les noms des concessionnaires retenus pour l’importation de voitures neuves !

A cette palette aux couleurs sombres, l’entreprise étatique Sonelgaz revendique ses dus et menace tous ceux qui n’ont pas honoré leurs factures de coupure, pure et simple, de ses prestations de fournir le courant électrique. Selon une logique économique, ladite entreprise est dans son droit le plus absolu, mais dans le contexte sociopolitique actuel, et surtout dans le sillage du discours du président de la République qui réitère, à chaque occasion, qu’une certaine protection du citoyen devrait être observée vu les paramètres actuels, le fournisseur national en gaz et électricité s’est précipité en mettant en avant sa requête en plein hiver. Pour preuve, le ministre de l’Energie s’interfère en personne pour mettre le holà et agit en «homme politique» en gelant les prétentions économiques de la Sonelgaz.

En somme, c’est toute cette mixture de démarches hasardeuses avec des discours provocateurs qui commence à inquiéter le plus compréhensif des citoyens. Or, ce n’est pas dans un environnement pareil qu’on pourrait consolider le fameux «Front intérieur», invoqué et souhaité par le discours politique officiel. L’analyse indulgente peut s’aventurer en avançant que ce climat empreint de maladresses vient suite au constat affiché publiquement par le président de la République qui avait déclaré avant son départ, quant au bilan du gouvernement, que dans l’ensemble «fiha wa aaliha», en d’autres termes, c’est «mi-figue, mi-raisin», un mélange de satisfaction et de mécontentement. Et c’est sans doute ce volet de mécontentement qui aurait semé une sorte de panique au sein de l’exécutif, le poussant à l’action précipitée et une animation en mal de synchronisation.

Toutefois, au regard des échéances politiques programmées à court terme, les élections locales et législatives en tête de liste, la démarche de tout membre du gouvernement est appelée à être plus sereine, pleine de conviction susceptible de rapprocher davantage le citoyen de ses gouvernants au lieu d’alimenter sa rupture avec la chose politique. Le pays ne peut se permettre une autre démobilisation de ses citoyens comme il l’a vécu lors du dernier référendum sur la Constitution. La mobilisation pour les prochaines élections commence aujourd’hui.

Le Jour d’Algérie, 20 mai 2021

Etiquettes : Algérie, élections législatives, 12 juin 2021,

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