On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, M. Jerry Matthews Matjila (Afrique du Sud):
Les membres du Conseil de sécurité se sont réunis le 9 octobre 2019 pour passer en revue la situation en République démocratique du Congo et les activités de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Ils ont entendu un exposé de la Représentante spéciale du Secrétaire général, Leila Zerrougui, sur la situation politique et humanitaire, la sécurité et les droits de la personne dans le pays.
Les membres du Conseil se sont félicités de l’investiture du nouveau gouvernement de coalition, qu’ils ont engagé à faire passer les besoins du peuple congolais avant tout intérêt partisan. Ils ont réaffirmé qu’il importait d’épauler le Président Tshisekedi dans ses engagements pour l’unité nationale, le renforcement de l’état de droit et le respect de la liberté d’opinion et d’expression, la lutte contre la corruption, la poursuite de l’inclusion politique et la consolidation de la paix.
Les membres du Conseil ont fait valoir que la stabilité politique et la sécurité ainsi que la présence renforcée de l’État dans les zones de conflit étaient des conditions indispensables pour la consolidation de la transition politique en cours et pour une paix durable en République démocratique du Congo. Ils se sont félicités que le Gouvernement ait pris l’engagement de réformer les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les autres institutions chargées de la sécurité et d’en accroître le professionnalisme. Il s’agit là d’éléments essentiels d’une stratégie à plus grande échelle visant à remédier à l’insécurité régnant actuellement dans certaines régions du pays et à lutter contre l’impunité. Ils ont engagé le Gouvernement de la République démocratique du Congo à procéder avec souplesses pour le désarmement et la démobilisation des ex-combattants et pour qu’ils puissent réintégrer la vie civile avec d’autres perspectives et des possibilités économiques durables. Ils ont en outre demandé aux partenaires bilatéraux et multilatéraux d’accroître leur appui à la République démocratique du Congo dans ces domaines essentiels, en particulier dans les zones où des commissions locales d’enquête ont été mises en place. Ils ont rappelé combien il importait que la République démocratique du Congo et ses voisins s’attaquent à l’insécurité régnant dans l’est du pays avec des méthodes plus intégrées, notamment la coopération et l’intégration économiques, et les a encouragés à poursuivre leurs efforts visant à favoriser le développement économique durable qui est un facteur de paix dans la région et à remédier aux causes profondes du conflit, notamment en luttant contre l’exploitation et le trafic illicites des ressources naturelles et en réduisant la pauvreté. Ils se sont félicités des mesures récemment prises à cet égard par la République démocratique du Congo et la région. Ils ont encouragé les initiatives menées dans ces domaines par le secrétariat de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et demandé aux États membres de la CIRGL de renforcer davantage leur mise en œuvre. Ils ont engagé les signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région à honorer leurs engagements respectifs et à tirer parti de la dynamique en cours pour promouvoir de concert une paix et un développement durables dans la région.
Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par la persistance de la violence dans certaines zones de l’est de la République démocratique du Congo, en particulier par la détérioration des conditions de sécurité dans le Nord-Kivu et la persistance de l’insécurité dans les provinces du Sud-Kivu et de l’Ituri. Ils ont à nouveau condamné tous les groupes armés actifs en République démocratique du Congo et demandé à toutes les parties prenantes de mettre un terme à la violence et aux violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire et aux atteintes à ces droits. Ils se sont félicités que les autorités s’engagent à lutter contre l’impunité des violations des droits de la personne et des atteintes à ces droits, et à faire cesser et prévenir l’enrôlement et l’utilisation d’enfants, et les ont engagées à amener les responsables de ces violations et atteintes à répondre de leurs actes.
Les membres du Conseil ont exhorté les FARDC à redoubler d’efforts pour combattre les groupes armés et demandé aux FARDC et à la MONUSCO de collaborer plus efficacement dans ce sens. Ils se sont dits convaincus que la MONUSCO avait un rôle essentiel à jouer face aux problèmes de sécurité et à la situation humanitaire affligeant le pays. Ils attendent avec intérêt la présentation de l’examen stratégique indépendant à cet égard et la poursuite des discussions concernant la préparation du prochain renouvellement du mandat de la MONUSCO.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur préoccupation face à la situation humanitaire actuelle et face à la menace persistante que représentent l’épidémie d’Ebola et les épidémies de rougeole et de choléra dans le pays. À cet égard, ils ont salué les efforts concertés consentis par le Gouvernement de la République démocratique du Congo, l’Organisation mondiale de la Santé, la MONUSCO, l’Union africaine, les organisations de la société civile et d’autres partenaires dans la lutte contre la maladie à virus Ebola. Ils se sont félicités du soutien fourni jusqu’à présent pour combattre l’épidémie et engagé les donateurs et les partenaires à continuer de fournir l’appui nécessaire pour combler au plus vite le déficit de financement de l’action humanitaire, et ils ont souligné qu’il fallait que la coopération et la coordination se poursuivent avec et entre les pays de la région des Grands Lacs afin de renforcer l’état de préparation dans la région et remédier de façon durable aux épidémies.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur soutien constant et leur attachement, en collaboration avec les acteurs régionaux et les partenaires internationaux, à la consolidation de la paix, de la stabilité et du développement en République démocratique du Congo. Ils ont également redit leur plein appui à la MONUSCO et à la Représentante spéciale du Secrétaire général, Leila Zerrougui.
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