Mourad Medelci, l’ancien Ministre algérien des Affaires Etrangères: Un honnête Homme est parti
L’Algérie vient de perdre aujourd’hui l’un de ses Hommes les plus illustres. Mourad Medelci, Président du Conseil Constitutionnel et ancien Ministre des Affaires Etrangères.
J’ai connu l’Homme quand j’étais Ambassadeur Représentant Permanent à L’ONU alors qu’il était Ministre prenant part à la Session de l’Assemblée Générale à New York . Je l’ai observé sur les différentes tribunes de l’ONU, le verbe facile, l’analyse perspicace et la vision claire. Nous avons eu plusieurs échanges de vues sur de nombreuses questions internationales et sous régionales. Il était toujours sincère quand il parlait. Il puisait ses vocables dans le lexique de la franchise, tout en étant courtois, aimable et d’une grande tolérance et ouverture d’esprit.
Suite à ma nomination en tant que Ministre des Affaires Etrangères, il était le premier parmi nos homologues à me féliciter. Toujours sincère dans ses vocables et jamais départi de cette grandeur d’âme qui est la sienne. Nous nous sommes alors revus à plusieurs reprises à Alger et à Tunis pour raffermir les relations entre nos deux pays frères. On se parlait franchement et sans détours. C’est ce que nous nous sommes mis d’accord de faire pour le bien de nos deux pays. Nous voyons tous les deux l’avenir de la Tunisie et de l’Algérie en commun. Avant chaque réunion multilatérale régionale ou internationale, nous nous rencontrions pour coordonner nos vues et invitons nos autres collègues Maghrébins à nous rejoindre. C’était constamment le cas au cours des réunions de la Ligue Arabe, du Dialogue 5+5, France Afrique, à l’ONU et ailleurs.
Au delà du Ministre, Medelci était également et tout simplement Mourad. L’Ami qui n’hésitait pas à demander constamment de vos nouvelles. Avec lui et plusieurs autres collègues, nous étions en perpétuelle compétition pour qui d’entre nous sera le premier à souhaiter aux autres un Heureux Aïd ou à féliciter à l’occasion d’une commémoration nationale. Toujours souriant, constamment prêt à prodiguer des conseils et à en demander. C’était l’Algérien pur qui arborait avec honneur et grandeur l’honnêteté, l’amour pour sa Patrie, la générosité et la fidélité pour ses amis et collègues. Un grand ami de la Tunisie.
Adieu l’Ami.
Othman JERANDI
Ancien Ministre des Affaires Etrangères
de la République Tunisienne