par Mohamed Salah
Que s’est-il passé pour que la situation se décante subitement ? Alors qu’il était nocif d’évoquer la prochaine présidentielle, les intrépides se faisant taper sur la main, les langues commencent à se délier et toutes les voix «autorisées» convergent pour annoncer la tenue du prochain scrutin à sa date initiale.
Le dernier en date est le président du Taj qui a affirmé que l’élection présidentielle se tiendra en avril prochain, allant même jusqu’à donner des indications sur la date de la convocation du corps électoral. Amar Ghoul, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a indiqué que «le report de cette présidentielle n’est plus à l’ordre du jour», confirmant par là ce que tout le monde subodorait, à savoir que l’option du report était sérieusement examinée en haut lieu.
Tout comme lui, le FLN qui s’est avancé avant de se rétracter puis d’affirmer de nouveau, le RND et surtout l’institution militaire qui a mis tout ce beau monde d’accord, la synchronisation de cette nouvelle certitude convoque bien des interrogations. A croire que le mot a été donné pour que les partis de la majorité tirent vers la même direction. Pourtant, les choses ne sont pas aussi claires qu’on voudrait bien les présenter puisque si l’affirmation vaut pour la date de l’élection, la participation de Bouteflika à sa propre succession n’est pas encore tranchée.
En effet, et à la lumière des comptes rendus de la presse et de la lecture des commentaires des partis politiques, il ne fait aucun doute sur le choix des partisans du président de la République, mais l’incertitude la plus totale entoure la décision de ce dernier, même si on ressent un certain forcing de ses supporteurs.
Quant à cette fameuse conférence nationale du consensus à laquelle ont appelé, différemment, certaines parties, il semblerait que là aussi, elle soit intrinsèquement une mauvaise idée du moment qu’on la présentait comme une étape plus importante que l’élection elle-même.
Amar Ghoul en voulant rectifier le tir, lui donnant une autre interprétation, ne fait que confirmer que cette direction aurait pu s’affirmer si on lui avait donné le temps de mûrir.
Quoiqu’il en soit, le changement du discours de ces derniers jours tendant au maintien de la date de la présidentielle augure-t-il de la présence de Bouteflika en avril prochain ? Pour l’instant, aucune indication ne laisse supposer l’une des deux réponses, mais la logique voudrait que le chef de l’Etat se représente pour un cinquième mandat du moment que le manque de temps laisse peu la place à l’improvisation.