D’après les analystes de l’agence de notation Standards & Poor’s, le secteur de l’assurance serait encore largement sous-développé en Afrique du Nord. Pourtant, la région offrirait d’excellentes perspective de développement pour les assureurs, mais les changements à venir ne se situeront vraisemblablement pas dans le court terme, dans la mesure où la part d’incertitudes notamment en ce qui concerne l’évolution des « paysages politiques » reste grande. Cependant on reste relativement optimistes pour l’avenir chez S&P’s : Ainsi la décennie 2000-2010 aurait posé les fondations d’une croissance durable sur la région principalement en Algérie, Maroc et Tunisie, avec probablement à la clé d’excellentes opportunités pour les assureurs hexagonaux.
Grosses perspectives de développement
D’après l’agence, le potentiel de croissance du secteur de l’assurance dans la région pourrait tout simplement dépasser le rythme de croissance économique annuel de ces trois pays, en raison d’un taux pénétration du marché jugé particulièrement bas. D’où, les réjouissantes perspectives mentionnées plus haut… Les analystes de Standard & Poor’s notent en particulier, que de nombreuses « business lines » sont soit inexistantes soit fort peu développées. Ceci inclut notamment les assurancesvies, et les assurances habitations. Ajoutons à cela que la conjonction d’un développement rapide des infrastructures (Merci à la Chine?) et d’un marché immobilier en pleine croissance pourrait d’autre part tirer la croissance vers le haut ( à moins d’un scénario à l’espagnole?).
Toujours d’après l’agence, les nouveaux canaux de distribution de l’assurance, conjugués à la libéralisation des marchés et à des économies en croissance (encore faut-il que celle-ci soit au rendez-vous me direz-vous) pourrait générer d’importants « sauts quantitatifs » en ce qui concerne la demande pour les produits en assurance vie et en assurance complémentaire santé dans le Maghreb. Dans cette perspective, d’après Fareed Lutfi, (secrétaire général de la « Coordination Commission for Gulf Insurance and Reinsurance Companies.) ; l’instabilité politique, en plus de représenter un défi pour les assureurs, pourrait aussi être la clé de pas mal d’opportunités, sachant que l’Afrique du nord a toujours été considéré comme un marché relativement fermé, pour ce qui est de l’assurance.
Une instabilité politique, préoccupante surtout pour le court terme
La transition politique à l’œuvre en Tunisie, et ses effets immédiats sur l’économie, mettent la croissance du marché domestique de l’assurance en suspend. Ainsi l’incertitude à propos de la politique du nouveau gouvernement pourrait avoir des conséquences sur les tarifs de l’assurance ainsi que sur les couvertures, donc moins de marge de manœuvre à la clé pour les assureurs. Même si personne ne remet en cause les perspectives de croissance de la Tunisie, à plus longue échéance… Le marché Tunisien de l’assurance représentait 730 millions de dollars pour l’année 2009, avec un taux de croissance de 6,4% en 2009 ( 9,6% en 2008). Pour L’Egypte aussi les perspectives sont bonnes à long terme, en particulier, la grande incertitude pour ce qui est des retraites pourrait représenter de bonnes opportunités pour les assureurs qui sauront et pourront inventer les produits ad hoc, mais rien dans l’immédiat… Autre motif d’espérer pour les assureurs, d’après les habitants de la région deviennent de plus en plus critiques sur l’efficacité de leur système de sécurité sociale, ce qui pourrait en tout logique aussi avoir des conséquences importantes sur le développement des assurances santé. Ainsi pour prendre l’exemple du Maroc, second marché en termes de taille de l’Afrique derrière l’Afrique du Sud, la proportion de personnes couvertes par des polices d’assurance ne serait que de 3%, c’est dire les perspectives d’avenir… Avec une prime moyenne par individu à 58$ en 2009 (respectivement 1,9% et 70$ pour la Tunisie et 0,7% et 23,35$ pour l’Algérie)…
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