Tchad • Hassan Sylla Bakary trahit publiquement une collusion de la France avec Boko Haram
Expédié en mission au Cameroun par son Président de Sultan, dans la logique – a-t-on appris – d’harmoniser la communication dans la guerre commune contre Boko Haram, le ministre de la communication du Tchad n’a pas fait moins que d’indexer publiquement la France devant un vaste parterre de journalistes. Conséquence, tous les quotidiens camerounais publiés le vendredi 06 mars 2015 n’en ont eu que pour la fracassante déclaration du porte-parole de Deby qui aurait dû tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant d’aboyer que « 40% des armes des combattants de Boko Haram sont françaises ».
Tous les quotidiens camerounais ayant paru le vendredi 06 mars avaient mis le ministre tchadien de la communication à la une. En effet, dans le cadre d’une conférence de presse ayant rassemblé le gotha de la presse camerounaise et internationale, Hassan Sylla mû par on ne sait quelle verve, s’est lancé dans une fracassante envolée et fait un aveu à donner la chair de poule. En effet, il a déclaré sans fioritures que « 40 % des armes saisies entre les mains des combattants de Boko Haram sont de fabrication française ».
Malgré l’apparente réserve de Issa Tchiroma Bakary ministre camerounais de la communication – réputé pourtant volubile et excessif – qui a murmuré « ça ne veut rien dire », le tchadien a tranché, les yeux hors de la tête : « chacun peut tirer ses conséquences ».
Bien évidemment l’occasion a été trop bonne pour les journaux camerounais qui se nourrissent depuis un certain temps d’une sorte de francophobie insidieuse. C’est ainsi qu’ils ne se sont guère gênés pour s’interroger sous tous les modes sur les attitudes équivoques de la France qui a donné plis que l’impression de trainer les pieds quant à s’aligner aux côtés du Cameroun contre les terroristes nigérians.
Quoi qu’on dise, il n’est pas interdit de se poser des questions, et parmi lesquelles celle-ci : L’accusation même pas voilée du ministre tchadien était-elle une bourde involontaire ou une imputation pleinement assumée ? Les questions restent ouvertes. Néanmoins, après la déclaration d’Idriss DEBY – toute aussi publique – dans laquelle il vient de déclarer savoir où se trouve Aboubakar Shekau – incontestablement, l’inverse de sa déclaration serait un aveu d’imposture -, voilà son ministre qui pointe un doigt accusateur en direction du pays de François Hollande. Chaud devant !
Par D.L | Ndjamena-matin
Le site Ndouné, 10 mars 2015
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