Note
A
Monsieur le Ministre
Objet : Problématique de la présence du Maroc au Groupe Africain de lONU
Me référant à la lettre de notre Ambassadeur, Représentant Permanent au sujet la présence du Maroc au sein du Groupe africain de NewYork, Jai lhonneur de vous informer que suite à lescalade algérienne après la tenue de la conférence africaine dAbuja de « soutien au peuple du Sahara occidental », lAlgérie et lAfrique du Sud ne manqueront pas de créer, dans les mois prochains, un débat sur la présence du Maroc au sein du Groupe africain, ses fondements, sa légitimité, ainsi que le statut actuel de la présence du Maroc au sein de ce Groupe régional.
1 / Problématique de la présence du Maroc au sein du Groupe africain.
La présence du Maroc au sein du Groupe africain des Nations Unies tire sa légitimité de son appartenance au groupe des Etats africains membres des Nations Unies et son statut de membre fondateur du de lorganisation de lunion africaine (OUA).
Le Groupe africain des Nations Unies, à linstar des quatre autres groupes régionaux des Nations Unies, na aucune relation avec lUnion Africaine (UA). En effet, seuls les Etats membres des Nations Unies qui président le Groupe africain, selon la rotation définie par le Groupe (1 mois ou 3 mois) à New York, Genève, Vienne ou Bruxelles, siègent au sein de ce Groupe.
Ainsi, en réaction à la décision du Maroc de ne pas adresser dinvitation à lOUA pour assister à la réunion ministérielle de Marrakech portant création de lOMC en 1995, et suite aux manSuvres de lAlgérie, la représentation de lOUA à Genève a pris la décision de sursoeir à inviter le Maroc aux réunions du Groupe africain de Genève.
Depuis lors, et jusquà 2003, le Maroc prenait part, de manière irrégulière, aux réunions du Groupe africain, ce qui a permis à lAlgérie de saisir cette opportunité pour assumer des responsabilités au sein de ce Groupe et faire avancer largumentaire que seuls les Etats membres de lUA sont concernés par les réunions du Groupe africain.
En 2004, le Maroc a décidé de réintégrer le Groupe africain de Genève et à prendre part à ses réunions, « challengeant » ainsi lAlgérie, tout en faisant prévaloir les arguments ci-après :
Le Maroc est membre à part entière du groupe africain . Sa candidature est présentée par le Groupe africain pour siéger au sein des organisations internationales, en tant que pays représentant lAfrique ;
Les réunions au sein de la représentation de lUA à Genève ne sont pas des réunions institutionnelles. Au contraire, elles ont un caractère politique qui concernent aussi bien les experts que les Ambassadeurs pour examiner et entériner les déclarations qui sont prononcées par les délégations au nom du groupe africain ;
Le Maroc a saisi le président et les coordonnateurs du Groupe africain des différentes thématiques sur lesquelles ce Groupe exprime sa position. Le Maroc a sensibilisé les hauts responsables des instances des Nations Unies à Genève pour indiquer que toute déclaration, à laquelle le Maroc ne serait pas associée, ne peut concerner le Groupe africain dans la totalité de ses membres, pour préserver lunicité du groupe.
Le Maroc na jamais reçu de notification de lONU lui signifiant sa non appartenance au Groupe africain.
Devant cette situation, lAlgérie a proposé que le Maroc puisse prendre part aux réunions du groupe africain selon la formule « Etats membres de lUnion Africaine + le Maroc » , ce que la délégation marocaine à Genève a rejeté, en faisant prévaloir que lUA est une organisation régionale qui na aucun droit de regard sur les membres du Groupe africain des Nations Unies.
Ainsi, depuis 2004, la stratégie du Maroc consistait à occuper le terrain en assumant plusieurs responsabilités au sein de ce Groupe, à savoir, entre autres :
Coordonateur du Groupe Africain pour les questions des droits de lHomme, la Migration, lEnvironnement, lOMPI, lOMC (2005);
Vice-président du Conseil des droits de lHomme des Nations Unies (2006) ;
Coordonnateur du Groupe africain de lOMC (2013).
la problématique de la présence du Maroc aux réunions du Groupe africain na pas été soulevée à Vienne, en labsence dun bureau de lUA dans la capitale autrichienne.
2/ Argumentaire :
Notre argumentaire pourrait être élaboré autour des éléments suivants :
lUA est une organisation régionale ayant le statut dobservateur auprès de lONU;
Le Maroc est un membre, « full fledge » du Groupe africain des Nations Unies et figure sur la liste de ce Groupe depuis sa création;
Le Maroc a assumé des responsabilités au sein du groupe africain et y a toujours été un membre actif ;
Largumentaire de lAlgérie devrait être battu en brêche en faisant prévaloir que, depuis 2005, le Maroc fait partie de la sous-région Afrique du Nord qui comprend cinq pays membres de lONU (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie et Libye) ;
En conséquence, la pseudo rasd na, en aucun cas, le droit ni de siéger, ni de sexprimer, ni de voter, ni dêtre co-auteur de projets de résolutions ou de décision, au sujet des décisions du Groupe africain des Nations Unies.
3/ Propositions
Sensibilier les pays africains amis en prévision du Sommet africain de janvier 2014, pour éviter toute décision qui pourrait être problématique pour le Maroc, au niveau de la mise en Suvre de la décision du Sommet;
Diviser le Groupe Africain, autant que possible, sur la q
uestion de lexclusion du Maroc et lintégration de la pseudo rasd au groupe africain, et sopposer à sa présence même en qualité dobservateur au sein du Groupe africain ;
uestion de lexclusion du Maroc et lintégration de la pseudo rasd au groupe africain, et sopposer à sa présence même en qualité dobservateur au sein du Groupe africain ;
Occuper le terrain en assumant des responsabilités au sein du groupe africain sous la couverture du Groupe africain des Nations Unies ;
Faire prévaloir que lobjectif du Maroc est de servir lAfrique à travers des actions fédératrices et non problématiques qui cadrent avec les engagements du Royaume en faveur dune Afrique stable et prospère ;
Sensibiliser le Secrétariat de lONU sur le danger et le pérécedent du changement dans la composition du Groupe africain des Nations Unies et le cout politique de lintégaration dune entité non reconnue par les Nations Unies.
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