Avec la fin de la Guerre Froide, le Maroc a perdu un de ses principaux atouts pour attirer le soutien de l’Occident dans la question du Sahara Occidental : La lutte contre l’expansion du socialisme. Grâce à cela, la France, les Etats-Unis et les monarchies bananières du Golfe Persique, versaient sans compter dans les caisses de l’armée marocaine qui se livrait à des combats acharnés contre les guérilleros sahraouis. A cette époque-là, le roi Hassan II n’hésitait pas à crier qu’il y avait des combattants cubains et vietnamiens parmi les rangs des maquisards sahraouis. Pour renforcer ses liens avec les prétendues démocraties occidentales, le Maroc envoyait, régulièrement, ses soldats combattre à côté de ceux de l’OTAN en Afrique, en Irak et ailleurs. « Vous voulez empêcher l’influence soviétique d’envahir le continent noir, je suis votre homme pour la réussite de cette entreprise », ressassait sans cesse l’ancien despote marocain. Mobutu et certains autres dirigeants africains, imposés à leurs peuples par l’Occident, disaient pareil.
Cependant, cette situation a changé avec la chute de l’Empire Soviétique. Le grand loup du communisme n’existe plus laissant lieu à une nouvelle configuration dans laquelle le Maroc doit se positionner en vue de garder le soutien de ses alliés occidentaux contre les droits légitimes du peuple sahraoui. Cette nouvelle configuration est caractérisée par la création d’un nouvel ennemi. Avec l’aide de ses anciens protégés des monarchies des pétrodollars, en vue de garder sa mainmise sur les ressources pétrolières, l’OTAN a créé la menace terroriste.
Dès l’annonce de la fin de la Guerre Froide, les Etats-Unis ont décidé qu’il est temps de mettre fin au conflit du Sahara Occidental. C’est ainsi que l’ONU a imposé un cessez-le en 1991 proclamant le droit à l’autodétermination comme seule issue à ce long contentieux.
Acculé par cette nouvelle donnée qui lui ôtait sa carte maîtresse, Hassan II qui ne pouvait plus vendre de l’anticommunisme et par le désir de léguer à son fils une monarchie stable accepta le cessez-le-feu proclamé par l’ONU au Sahara Occidental en 1991. Au même temps qu’il libérait les prisonniers politiques sahraouis, il décréta une amnistie générale en faveur des survivants du mouroir de Tazmamart et des centaines de détenus politiques qui croupissaient dans ses geôles.
Pour s’assurer l’éternité de sa monarchie, rien de mieux qu’une opération de maquillage pour relooker un pouvoir fondé sur le sang et le crime. Ainsi, les centaines de détenus politiques purent, à la faveur de cette opération, recouvrer leur liberté et obtenir des réparations financières symboliques pour les tortures et les privations infligées par le roi le plus sanguinaire de l’histoire du Maroc.
Les rentes provenant de l’Occident se tarissaient sans cesse puisque le danger communiste qui « menaçait » l’Afrique a disparu inexorablement.
Ainsi, du jour au lendemain, les autorités marocaines se sont retrouvés dos au mur face à la légalité internationale et sans plus rien à vendre aux alliés occidentaux. La seule voie se trouvant devant eux était de participer au jeu de la menace antiterroriste. Sans foi ni loi, les responsables marocains, dirigés par un roi affaibli par la maladie et le goût des loisirs, n’ont pas hésité à manipuler leurs citoyens en vue de les pousser à commettre des attentats terroristes.
Leur premier objectif a été l’Espagne, pays qui aux yeux de l’ONU est considéré comme puissante administrante du territoire sahraoui et dont le président José María Aznar a donné des fils à tordre à la monarchie marocaine en raison de sa ferme position de défense du droit à l’autodétermination. Son parti, le Parti Populaire, était censé gagner les élections pour la troisième fois consécutive. L’attentat visant les trains de Madrid le 11 mars 2004 a bouleversé la donne. Avec une majorité assez confortable, les socialistes ont pris les rennes du pouvoir en Espagne. L’écrasante majorité des auteurs de cet acte criminel était des marocains et les services secrets marocains ont été pointé du doigt par un large secteur de l’opinion publique espagnole.
Le succès récolté après ces attentats était énorme. Du jour au lendemain, le gouvernement espagnol a opéré un revirement de 180 degrés dans sa politique vis-à-vis de son ancienne colonie. De fervent défenseur du référendum, l’Espagne est passé à être le premier défenseur d’une solution basée sur une autonomie au sein du Royaume du Maroc. Depuis, les socialistes sont devenus des ambassadeurs de la « cause marocaine ».
Grâce au soutien inconditionnel d’une France guidée toujours par ses ambitions en Afrique, le Maroc obtiendra un « statu avancé » auprès de l’Union Européenne et poursuivra son action dans l’art de gagner sans mérite des aides économiques substantielles sans se soucier de ces actes criminels ni de ses violations quotidiennes des droits de l’homme.
La montée de plus en plus reconnue de l’Algérie en tant que puissance régionale après son succès dans la lutte contre le terrorisme a suscité les craintes des voisins de l’Est. Pour le pouvoir marocain, ce positionnement algérien est synonyme d’indépendance du Sahara Occidental, une question considérée comme vitale pour la monarchie marocaine.
Face à cette indéniable réalité, les autorités marocaines ont poussé des milliers de salafistes marocains à rejoindre l’État Islamique en Irak et en Syrie au même temps qu¡ils multipliaient les annonces de démantèlement de cellules terroristes présumées.
Concluant que les annonces accompagnés de fortes opérations médiatiques et de communiqués triomphalistes n’ont pas contribué à pencher la balance diplomatique en faveur du Maroc dans son ambitionne de raffermir sa colonisation du territoire sahraoui riches en ressources naturelles, les décideurs marocains sont passés à la vitesse supérieure en frappant au cœur de cet Europe qui, en échange des accords commerciaux bilatéraux, tente de leur imposer un agenda démocratique dont ils ne veulent pas. C’est ainsi qu’arrivèrent les attentats de Paris, Bruxelles, Barcelone en 2015, 2016 et 2017.
Mohamed Dihani, un prisonnier politique sahraoui a eu l’occasion de connaître certaines des méthodes préconisées par les services de la DST marocaine en vue de pousser leurs concitoyens à commettre des attentats terroristes. Dans ce but, des membres du clergé salafiste agissent de l’intérieur de la prison de Salé-2, devenue le premier usine de fabrication de terroristes marocains.
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