Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé le Front Polisario et le Maroc à «redoubler d’efforts pour négocier une solution politique mutuellement acceptable, qui permette une autodétermination pour la population du Sahara occidental». «Je réitère mon appel aux parties (…) à redoubler d’efforts pour négocier une solution politique mutuellement acceptable qui permette une autodétermination pour la population du Sahara occidental», a écrit Ban dans un rapport transmis, vendredi, au Conseil de sécurité, en prévision du renouvellement annuel du mandat de la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). «Il est trop tôt pour dire si la nouvelle approche choisie» par le représentant du SG de l’ONU, Christopher Ross, «portera ses fruits», a-t-il dit, par ailleurs, affirmant, toutefois, que «40 ans après le début de ce conflit (…) rien ne justifie de maintenir le statu quo».
Ban a souligné que «la frustration croissante parmi les Sahraouis et l’expansion des réseaux criminels et extrémistes dans la région Sahel-Sahara présentent des risques accrus pour la stabilité et la sécurité de la région», relevant que le règlement de la question sahraouie «diminuerait ces risques». Le rapport réitère les appels à «améliorer la coopération» en matière de droits de l’Homme, notamment en facilitant la visite d’experts de l’ONU sur place.
La Minurso, dont le mandat arrive à échéance le 30 avril, est actuellement essentiellement chargée de surveiller un cessez-le-feu conclu en 1991. Les Sahraouis et plusieurs pays, dont l’Algérie, demandent au Conseil de sécurité d’étendre à la Minurso la protection des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, face à la féroce répression au quotidien des forces coloniales marocaines.
C’est dans ce sens que l’association française des «Amis de la Rasd en France» (Aarasd) a appelé son pays à s’emparer de la résolution du Conseil de Paix et de sécurité de l’Union africaine pour convaincre le Conseil de sécurité de l’ONU de permettre l’autodétermination du peuple sahraoui. «Notre pays doit s’emparer de cette résolution du Conseil de paix et de sécurité de l’UA pour convaincre le Conseil de sécurité de l’ONU de s’engager dans un nouveau processus qui rende, enfin, possible l’application du droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même», a estimé l’Aarasd.
«Le Conseil de sécurité est également appelé à doter la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) des moyens de faire respecter la liberté d’expression des Sahraouis, et d’assurer la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occupé, comme dans les camps de Réfugiés», a-t-elle ajouté. Quelques semaines avant la tenue de cette réunion, l’Union africaine s’est emparée à nouveau du dossier de manière sérieuse et significative : le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a adopté, le 27 mars 2015, «une résolution destinée à pousser les feux du règlement du conflit du Sahara occidental», a souligné l’Association.
Le Conseil, constatant l’impasse dans laquelle le règlement politique du conflit est bloqué depuis quatre décennies, s’engage et propose des solutions pour atteindre l’objectif du référendum d’autodétermination. Ainsi, l’Union africaine va réactiver le Comité ad hoc des Chefs d’État et de gouvernement, initié en 1978 à Khartoum par celle qui était alors l’OUA ; ce Comité avait marqué le plein engagement de l’organisation africaine, restée associée avec l’ONU, dans la recherche du règlement du conflit. L’Union africaine a chargé son Envoyé spécial, l’ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano, d’une mission auprès du Conseil de sécurité. Par ailleurs, la Commission des affaires étrangères et de la Défense, auprès du Parlement brésilien, tiendra cette semaine une audience publique autour de la question du Sahara occidental, à la veille de la réunion du Conseil de sécurité sur ce vieux conflit. L’audience examinera les derniers développements de la question du Sahara occidental, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, la question de la reconnaissance du gouvernement brésilien de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). L’audience coïncide avec le lancement par les syndicats, les partis politiques et les organisations de la société civile brésilienne d’une large campagne de signatures appelant le gouvernement brésilien à reconnaître et à soutenir la Rasd .
Mokhtar Bendib
Le Courrier d’Algérie, 12/04/2015
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