La société civile s’emploie à mettre en action une grande œuvre historique, à la condition d’éviter toute lecture idéologique ou radicale de la crise institutionnelle que traverse le pays. La conférence du 15 juin prochain constitue, à cet égard, une opportunité idéale pour enclencher un processus salvateur pour l’Etat, la société et plus au-delà encore, la Nation.
Les animateurs de cette initiative, qui se trouve être la seule sur le terrain, ont la responsabilité d’ébaucher un début de réponse aux questions que se posent les 40 millions d’Algériens, inquiets de ne pas voir surgir une solution à la crise qu’ils vivent de plus en plus difficilement. Il ne faut pas se fier à la seule ambiance des vendredis de mobilisations populaires. Il faut voir plus loin et les Algériens ont cette pointe d’inquiétude lorsqu’ils se projettent en 2020 ou en 2021.
Notre pays est, présentement, l’un des rares Etats de la planète à n’avoir pas un président à sa tête.
Cet état de fait doit cesser et seul le dialogue, avec des concessions de part et d’autre, est à même de permettre à l’Algérie de se remettre debout et reprendre sa route vers l’épanouissement social et politique. Il serait naïf de penser qu’une attitude radicale débouche sur une société parfaitement égalitaire et un système démocratique idéal.
D’ailleurs, il n’existe aucun exemple de par le monde qui a donné ce genre de résultats après un soulèvement populaire, pacifique ou pas. La question n’est donc pas d’aboutir à la plénitude, mais à un système réformable démocratiquement. Cela ne peut être obtenu par l’exclusion d’une ou d’une autre partie en présence.
De fait, le dialogue est et demeurera le seul moyen civilisé de faire faire au pays et aux Algériens des bonds en avant. Il n’est pas dit que le bond que devra faire l’Algérie soit le dernier, mais il est impératif qu’il soit le bon et dans la bonne direction. Cela passe par une attitude, certes patriotique, mais également emprunte d’ouverture d’esprit.
Le propos n’est pas d’accepter les symboles du système et leur redonner les clés du pays, mais d’engager un dialogue qui garantisse à terme, un Etat civil, une justice indépendante et une presse véritablement libre. C’est sur ces trois piliers que sera édifiée l’Algérie de demain. Mais pour s’assurer une justice indépendante et une presse libre, il faut en parler entre Algériens, tous les Algériens. Les animateurs de la société civile ont fait la première partie du chemin, ils doivent le poursuivre jusqu’au bout.
Par Nabil.G
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