«Ni le Maroc ni un autre pays africain n’a les moyens de bloquer l’UA» (Abdelaziz Rahabi)

Formulant l’attente des membres de l’Union africaine (UA), l’ancien ministre, Abdelaziz Rahabi, dira que tout le monde espère «que l’admission du Maroc favorisera un rapprochement entre les Sahraouis et les Marocains. Ceci est de nature à consolider la mission d’accompagnement de l’Union africaine pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination». «Et c’est d’ailleurs l’esprit de la déclaration finale du sommet d’Addis-Abeba», poursuivra-t-il dans un entretien à un site d’information. 
S’agissant de la position marocaine exprimée par le roi du Maroc qui a déclaré qu’il ne voulait de débat stérile, comprendre autour de la question sahraouie, M. Rahabi dira que le Maroc, comme tout autre pays membre de l’UA, est astreint à respecter les statuts de l’organisation panafricaine. Or, le Maroc occupe actuellement le territoire d’un autre État membre de l’UA. Quant à l’idée de neutralisation ou affaiblissement de l’Organisation, M. Rahabi pense que ni le Maroc ni un autre pays africain n’a les moyens de bloquer le fonctionnement de l’UA. 
Toutefois, il rappellera qu’«il y a eu par le passé des tentatives de renforcer la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et le G5 Sahel au détriment de l’Union africaine. La Cédéao par exemple est parfois instrumentalisée pour servir de contrepoids à l’influence de l’Algérie et de l’Afrique du Sud au sein de l’Union africaine. Certains membres de la Cédéao, traditionnellement sous influence française, ont servi de relais à la nouvelle politique africaine du Maroc. Il y a également le G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina-Faso) conçu dans la perspective secrète de contourner l’Algérie et d’affaiblir son influence dans la région. Ces deux organisations sous-régionales se complètent et prétendent se substituer à la mission de sécurité et de défense de l’Union africaine». 
Concernant les attaques répétées du roi marocain contre l’Algérie, l’ancien ministre dira que, «sur le fond, depuis une quinzaine d’années, le roi ne peut pas s’empêcher de viser l’Algérie dans chacun de ses discours ce qui n’est pas en adéquation avec un discours parallèle appelant à normaliser les relations bilatérales. En réalité cela participe, d’une stratégie de la tension permanente à laquelle notre chef d’État n’a jamais répondu et a raison d’ailleurs. Sur la forme, la citation du pétrole et du gaz vise directement l’Algérie […]. Le pétrole et le gaz ont été le moteur de l’industrialisation des États-Unis comme le charbon en Allemagne. Cela ne vaut certainement pas pour le haschich».
Enfin, répondant à la prédiction de la fin de l’Union maghrébine arabe (UMA) par le roi du Maroc, M. Rahabi rappellera que «nous ne sommes pas responsables du gel de l’UMA. C’est le Maroc qui a demandé officiellement en 1995 de geler sa participation aux travaux de l’UMA. Je pense que l’Algérie a été le pays le plus sincère, le plus engagé et le plus généreux dans la construction de l’UMA».
R. C.
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