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Par Rachid Houari
Le Mali fait, depuis quelques temps, l’objet de surenchères politiciennes et d’ingérences intolérables de certains pays, dont le Maroc. En effet, le Palais royal met les bouchées doubles dans l’objectif de saborder un processus de paix patiemment mis en place par l’Algérie, avec le soutien de l’ONU et de l’Union africaine.
Selon les observateurs de la scène politique sahélo-maghrébine, cette récurrente interférence, cette ingérence du Palais royal dans le processus de négociations inter-maliennes, a pour seul objectif de retarder la réconciliation entre toutes les composantes sociales et ethniques du Mali. Ce qui, aux yeux des concepteurs de la politique étrangère marocaine, devrait placer leur pays comme interlocuteur incontournable pour les Maliens. Selon un haut responsable algérien qui avait, tout récemment, dénoncé les interférences marocaines dans le dossier malien, le Palais royal veut saborder les efforts de l’Algérie qui fait tout pour amener les différentes Factions armées maliennes, à discuter avec le gouvernement de Bamako pour définir un statut politique et social du nord du pays, et mettre fin à plus d’une vingtaine d’années d’instabilité politique et sécuritaire. A vrai dire, excepté l’Algérie, les interférences étrangères n’ont jamais joué un rôle positif dans la plupart des conflits dans la région, autant maghrébine qu’arabe et africaine. Généralement, ces ingérences intolérables sèment la discorde entre les parties prenantes au conflit et brouillent les cartes, ouvrant la voie à une longue période d’instabilité politique et sécuritaire. Avec son lot de victimes d’une violence armée qui ne profite qu’aux marchands d’armes, aux marchands de rêve.
Résultats de ces ingérences, du centre de l’Afrique au nord du Maghreb, c’est l’instabilité politique sur fond de violences armées. Au Mali et en Libye, c’est pratiquement une grande menace pour la paix et la sécurité régionales. Et, si pour le Mali des efforts louables et intenses, ceux de l’Algérie, sont actuellement déployés pour remettre sur rail la paix et la sécurité, gages d’un développement équilibré dans le nord du pays, il n’en est pas de même en Libye. Un pays mis à feu et à sang par les appétits de nouveaux seigneurs de la guerre, qui tirent leur puissance militaire du soutien d’interférences, d’ingérences étrangères. Elles-mêmes en compétition politique pour étendre leur zone d’influence avec d’autres centres de décisions, qui ont morcelé le monde en zones d’intérêts.
Ces coupables interférences étrangères font beaucoup de mal à des peuples qui ont longtemps souffert de la violence armée, du sous-développement et de la pauvreté. C’est le cas pour le Mali qui veut fermer la page de la sédition, de la pauvreté et vivre dans la paix et la sécurité. Outre le Mali, donc, la Libye où se sont durablement installés des groupes terroristes par la grâce de certaines monarchies du Golfe, est devenue une grande préoccupation pour la paix et la sécurité régionales. Car ce pays, déchiré de tous les côtés, ce n’est pas demain la veille que les factions en guerre vont aboutir à la paix. La France et les Etats-unis qui tirent les ficelles de ce jeu macabre, veulent, sans nul doute, profiter de l’instabilité du pays et du chaos ambiant qui n’a rien de fécond, pour tirer la couverture à eux. Ce pays, capable de produire jusqu’à un million de b/j de pétrole, est une proie rêvée pour les majors pétroliers qui font et défont, à leur guise, les régimes et les destins arabes. C’est dire qu’à la lumière de ce cas précis, les faiseurs de rébellions ont de beaux temps devant eux…
R. H.
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