Un expert militaire algérien répond à Strategika 51 : «Daech ne constitue pas une menace pour l’Algérie»

Daech tire sa puissance de la faiblesse de l’armée irakienne
et de la complicité de l’Occident
Notre article sur une analyse d’experts étrangers au sujet de la capacité du groupe terroriste créé en Irak, Daech, à «envahir» le Maghreb, a fait réagir un expert militaire algérien qui considère l’article de Strategika 51 comme une opération de propagande : «C’est à croire que ce site fait de la publicité à cette organisation terroriste, que ce qui a été dit et écrit sur la création de ce groupe armé est une pure vérité et que les Occidentaux qui sont ses géniteurs s’emploient à faire sa promotion». 
Pour cet expert, l’Etat Islamique (EI) ou Daech «ne constitue aucunement une menace pour l’Algérie». Ce groupe terroriste, explique notre source, «ne peut-être qu’un mirage normalement à la portée des belligérants locaux, l’Irak, la Syrie et leurs alliés, s’ils prenaient la peine de le combattre». «Quand bien même les unités qui composent ce groupe terroriste sont dotées de matériels sophistiqués, leur renouvellement n’est pas aisé, d’autant que le soutien en lui-même, surtout pour leurs unités soi-disant modernes et mobiles, représente à lui seul 50% de la bataille», souligne cet expert militaire qui a eu à mener la lutte contre le terrorisme en Algérie, ajoutant que «si de telles unités existaient, elles seraient de grandes consommatrices en équipements, en munitions, en carburant, en produits d’intendance et surtout en eau, élément indispensable dans les milieux désertiques». 
Commentant l’analyse de Strategika 51 qui, parlant de l’armée de terre algérienne, estime que celle-ci ne tiendrait pas le coup, notre source affirme que «ces experts ne sont pas censés ignorer que les forces armées, dans n’importe quel pays du monde, ne sont jamais employées d’une manière isolée mais d’une manière combinée, chacune des forces agissant au profit de l’autre». Notre source étaye son raisonnement par l’exemple de l’armée allemande qui «a pris de court les troupes alliées par la combinaison du binôme char-avion lors de la Seconde Guerre mondiale». «Bien sûr que l’expérience joue un rôle», répond notre source aux experts auxquels le site fait référence, assurant que, de ce point de vue, l’armée algérienne n’en manque pas du tout : «L’ANP a acquis une expérience tout au long de la lutte contre le terrorisme et surtout au cours des séjours prolongés sur le plateau de Tindouf», bien avant l’irruption de la violence islamiste en Algérie : «Strategika 51 devrait savoir aussi que l’armée algérienne n’a rien à envier aux grandes armées occidentales, armement nucléaire exclu» et que «tout est question de commandement et de conduite des opérations». 
Notre source est catégorique : «L’espace algérien ne sera en aucun cas un tremplin pour ces hordes», car «cette menace que l’Occident veut faire peser sur notre pays n’est en fait qu’un épouvantail. Par contre, la seule menace possible est celle que ces hordes délègueraient à leurs éléments qui sèment le chaos en Libye et déstabilisent le Sahel». Une telle menace a toujours été envisagée, rappelle cet expert qui souligne que celle-ci «se limitera à des actions de va-et-vient le long de nos frontières est, sud et sud-est» et qui, de toutes les façons, seront repoussées par les forces de sécurité algériennes. 
Quant au Maroc, cité dans l’analyse de Strategika 51, «il n’a rien à craindre sur son flanc est», souligne notre source : «Si menace il y aurait, elle ne viendrait en tout cas pas de l’Algérie. Au contraire, c’est à l’Algérie d’y prendre garde», expliquant que la gesticulation à laquelle s’adonne le Maroc à travers le survol de nos frontières, la mise en alerte de ses troupes armées, le déploiement de missiles autour des points sensibles, etc., cible ostensiblement l’Algérie. «Le Maroc doit cesser d’inonder notre pays de drogue et arrêter d’empoisonner notre jeunesse au lieu de s’inventer des menaces extérieures», fait remarquer notre source, selon laquelle «tous ces griefs, matérialisés sur le terrain, peuvent constituer un casus belli».
Karim Bouali
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