Le ministre algérien des Affaires religieuses, Mohammed Aissa, a appelé mercredi les imams du pays à sensibiliser la multitude des croyants sur le phénomène de l’immigration clandestine lors de la journée de prière du vendredi afin de « réveiller la conscience de la société ».
« Cette campagne nationale a pour objectif de conseiller les jeunes lors des sermons de vendredi et des colloques organisés dans les mosquées afin qu’ils ne cèdent pas à cette tentation désastreuse », a indiqué le ministre sur les réseaux sociaux.
« Les bateaux de la mort arrachent aux familles leurs enfants pour les jeter à la mer ou les condamner à une vie humiliante dans des centres de détention pour étrangers », a-t-il ajouté.
Ainsi, le ministre algérien tente d’impliquer les imams dans la lutte contre la migration clandestine, communément appelée « harga » dans le jargon populaire algérie. Un phénomène qui prend de l’ampleur depuis quelques semaines. Profitant des conditions climatiques favorables, de nombreux candidats à l’émigration clandestine, parfois des familles entières, tentent la traversée. Certains voyages tournent au drame, comme ce fut le cas jeudi dernier à Oran où 18 personnes sont portées disparues.
Des centaines de jeunes Algériens tentent chaque année d’atteindre les côtes européennes à bord de navires précaires fuyant la crise économique profonde que traverse le pays.
Au même temps, l’Algérie est devenue un pays de transit pour des milliers de migrants d’Afrique subsaharienne, principalement du Niger et du Mali.
En mai dernier, le ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui avait révélé l’expulsion de près de 27000 migrants en situation irrégulière au cours des trois dernières années, ce qui lui a valu de sévères critiques d’organisations telles qu’Amnesty International, qui reprochent au régime son « traitement inhumain « .