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La crise algérienne, le départ forcé des troupes françaises d’Afrique, l’affaiblissement de l’Europe face au mastodonte Trump-Musk… et enfin, la crise politique intérieure. La France est sur la défensive dans un monde en mutation, ce qui est mauvais pour la France et pour le monde.
Selon World Crunch, « la France, comme d’autres pays européens, subit les effets combinés de plusieurs facteurs négatifs : le déclin constant du poids économique et démographique du continent ; l’épuisement du modèle libéral et social-démocrate qui a façonné l’Europe d’après-guerre ; et enfin, le retour d’une ère de confrontations ouvertes, là où l’Union européenne s’était construite sur le rejet de la guerre et la défense de l’Etat de droit ».
« La dernière crise en date est celle, majeure, avec l’Algérie, son homologue en Méditerranée, qui a éclaté après la décision de la France en octobre de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ; mais les racines de ce conflit sont bien plus profondes », a-t-il ajouté.
« Dernier épisode en date : le refus de l’Algérie d’accueillir un « influenceur » algérien expulsé de France, qui a déclenché une tempête de réactions. Mais la relation bilatérale est au point mort depuis un certain temps : rien ne bouge, ni en économie, ni en politique, et même en matière de sécurité, il n’y a plus d’échanges d’informations sur les opérations antiterroristes. C’est comme si les dirigeants algériens voulaient littéralement expulser l’ancienne puissance coloniale du pays », affirme-t-il.
World Crunch signale que « de nombreux appels à « punir » l’Algérie se font entendre au sein de la classe politique française. Mais comment la France peut-elle rompre ses liens avec un pays auquel environ 10 % de la population française est historiquement attachée ? Pourquoi ne pas essayer de nouer des liens avec la jeunesse algérienne, qui ne suit pas les dirigeants vieillissants du pays ».
La même source rappelle que « cette évolution s’inscrit dans une vague dite « souverainiste » qui s’est emparée de l’Afrique francophone, mettant fin à la présence militaire française , y compris au Tchad, qui semblait protégé. N’ayant pas anticipé ce changement, la France se retrouve aujourd’hui sur la défensive, accablée par un passé colonial qui résonne encore, même chez des jeunes qui ne l’ont jamais connu ».
« La France a aujourd’hui plus de possibilités d’agir avec les pays non francophones comme le Nigeria, mais elle doit trouver les moyens de renouer le dialogue sur de nouvelles bases avec le monde qui partage sa langue. Si l’Afrique est le continent de l’avenir , la France se couperait de son voisin en restant à l’écart ».
« Quant à l’Union européenne, il y a la France en Europe, et l’Europe dans le monde. La France reste une puissance majeure parmi les 27 nations de l’Union européenne, et elle a défendu certains thèmes encore plus actuels aujourd’hui, comme la souveraineté européenne. Mais on ne peut nier qu’elle soit durablement affaiblie à l’extérieur, notamment à Bruxelles, par sa crise politique interne ».
Mais la France est aussi affectée par la faiblesse de l’Europe dans le nouveau contexte international créé en 2022 par l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, et la dynamique de puissance représentée par le tandem Donald Trump-Elon Musk qui s’apprête à prendre le pouvoir.
Dépendante des Etats-Unis pour sa sécurité, l’Europe risque de ne pas avoir la capacité de résister au mastodonte américain. « L’Europe a été un paillasson » face aux déclarations de Trump et d’Elon Musk la semaine dernière . C’est ce qu’a déclaré l’ancien ministre des Affaires européennes, Clément Beaune.
« Tracer la voie de l’avenir dans un tel contexte devrait être au cœur des débats nationaux en France et dans toute l’Europe. Mais à l’intérieur de la bulle politique, on oublie parfois de regarder par la fenêtre le monde qui brûle », conclue la source.
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