Etiquettes : Algérie, France, Emmanuel Macron, Boualem Sansal, Sahara Occidental, Macron,
Emmanuel Macron, d’une arrogance qui a choqué l’opinion publique en Algérie, a dérapé de nouveau en s’attaquant à l’Algérie. Ses propos tenus lundi devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée, prolongent la crise déjà ouverte entre les deux pays.
«L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est», a déclaré Macron, évoquant l’affaire Boualem Sansal pour lequel il demande «la libération». Arrêté à la mi-novembre, ce dernier a, pour rappel, été placé en détention provisoire pour «atteinte à la sûreté de l’Etat et à l’intégrité du territoire».
Les propos de Macron en perte de vitesse sur le plan interne à cause de sa popularité en constante baisse, interviennent dans un contexte de crise entre l’Algérie et la France, marqué par deux principaux faits. D’abord le ralliement de Paris sur le prétendu plan d’autonomie marocaine sur le Sahara Occidental, et la reconnaissance de Macron de «la marocanité» de ce territoire pourtant inscrit à la commission de décolonisation au niveau de l’ONU, qui ont poussé l’Algérie à retirer son ambassadeur en France. Puis, l’affaire Boualem Sansal qui avait, par des propos sur un média d’extrême droite française, porté atteinte à l’intégrité du territoire de l’Algérie, a aggravé les relations.
En Algérie, une première réaction officielle a déjà été enregistrée et elle vient de la chambre basse du Parlement. Dénonçant les propos « irresponsables » du chef d’Etat français, le Bureau de l’APN réuni lundi, a affirmé qu’ils constituent « une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de l’Algérie et une violation de sa souveraineté et de sa dignité sur une question examinée conformément aux lois algériennes».
Il s’agit d’une «tentative de déformer l’image de l’Algérie et de ses institutions souveraines», déplore le bureau de l’APN pour qui l’Algérie refuse «toute ingérence extérieure» et de « recevoir des leçons dans le domaine des droits de l’Homme et des libertés». De son côté, le parti du Front de libération nationale (P-FLN), dit avoir suivi «avec dégoût le dérapage immoral » et les déclarations « irresponsables » d’Emmanuel Macron et qui constituent « une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de l’Algérie et une atteinte à sa souveraineté ».
Dans un communiqué, le parti a dénoncé des propos étranges venant d’un chef d’Etat qui prétend respecter la loi, mais « fait preuve de deux poids deux mesures vis-à-vis des questions internationales ». Plusieurs formations politiques ont également réagi à ce nouveau dérapage qui, en toute vraisemblance, enfonce davantage la crise entre Alger et Paris. C’est la conviction d’ailleurs que partage Abdelaziz Rahabi qui, dans une réaction sur la plateforme X, a écarté toute perspective de normalisation entre les deux pays.
«Le Mae français remet en cause la validité de nos décisions et son Président réduit à si peu l’honneur de l’Algérie. Faire de notre pays une question de politique intérieure de la France éloigne toute perspective de normalisation souhaitée par les bonnes volontés de deux côtés », a écrit l’ancien diplomate.
Farid B.
#Algérie #France #Macron
Soyez le premier à commenter