Algérie-Sommet du G7 : Tebboune force respect et admiration

Selon des observateurs, l’échange entre les deux Présidents était tendu, comme on pouvait s’en apercevoir lorsqu’Abdelmadjid Tebboune a pointé son index droit devant son vis-à-vis. Un geste interprété par les spécialistes comme une mise en garde contre MBZ pour les actes d’hostilité à l’égard de l’Algérie.

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Dans un contexte géopolitique des plus complexes où une simple bourde protocolaire pourrait être retournée contre soi, le président Tebboune, fort exposé face aux caméras du monde entier, a tenu la draguée haute aux dirigeants de grands pays du monde.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a participé, trois jours durant, au sommet du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) à Bari, confirme tout le bien que l’on dise de la diplomatie algérienne et de son grand retour sur la scène internationale. Les images qui nous parvenaient de la réunion tenue au sud de l’Italie sont éloquentes à ce sujet. Bien que l’Algérie ne partage pas la doctrine de ce club formé des pays les plus « industrialisés et avancés » dans le monde, ce qui est synonyme d’un terrain inconnu et voire même hostile au vu de la présence de certaines figures encombrantes, son Président a fait parler de lui en réussissant à représenter dignement son pays, avec art et manière, en Italie où il a été convié par la présidente du Conseil des ministres du pays hôte, Giorgia Meloni.

A Bari, le Président était le juste reflet de la vision nouvelle qu’il avait lui-même imprimée à la diplomatie algérienne, à savoir proactive, offensive et, si besoin est, agressive. C’est dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques et conflits armés qui ont chamboulé les relations internationales, qu’intervient la participation du président de la République au sommet du G7 pour discuter des dossiers dans lesquels l’Algérie est reconnue être un acteur clé. Autre facteur qui a pesé dans le choix d’inviter notre pays au Sommet de Bari, son poids régional et son action diplomatique cruciale en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Des atouts qui ont placé l’Algérie sous les projecteurs du monde entier à cette occasion.

Chemin faisant, à Bari, la participation du Président a été marquée par une activité intense qui l’a vu défiler devant lui des dirigeants de grands pays du monde et de pays frères et amis, ainsi que des figures à la tête d’organisations continentales, régionales et internationales. A commencer par le président Français qui a été reçu par Abdelmadjid Tebboune dans sa résidence officielle en Italie. « Qu’est-ce que je suis content de te voir », s’est livré, visiblement dans un soupir de soulagement, Emmanuel Macron. Ce dernier a semblé retrouver un certain réconfort auprès de son homologue algérien suite, notamment, à la crise politique qui mine la République française.

Juste reconnaissance à la diplomatie algérienne

Notre Président a reçu également ses homologues du Kenya, William Ruto, et de la Mauritanie, Mohammed Ould Ghazouani, qui sont deux pays partenaires en Afrique. Bien que ce n’était pas une première, et compte tenu de la relation privilégiée liant l’Algérie et l’Italie, l’accueil que lui a réservé Giorgia Meloni était chaleureux et convivial et était peu commun à ceux dédiés aux autres chefs d’Etat. Au-delà de ces rencontres qui peuvent paraitre anodines, le chef d’Etat a eu des échanges inédits avant le début de la réunion du G7 avec les autres pays invités au sommet de Bari. Ainsi, le président américain, Joe Biden a pris la peine de se déplacer jusqu’où se trouve le siège du président algérien pour pouvoir échanger avec lui dans une ambiance bon enfant. Outre Emmanuel Macron qui a « renoué » avec lui à l’occasion en violant, plus d’une fois, le protocole de cette réunion, le Président a également discuté en aparté avec le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, le roi de la Jordanie, Abdallah II et le président du Conseil européen, Charles Michel.

Ces rencontres de haut niveau peuvent paraitre des plus ordinaires pour le commun des mortels. Mais pas pour les observateurs les plus avisés et au fait de la communication non verbale qui ont vu en les images diffusées sur ces rencontres un reflet des prouesses diplomatique à mettre au crédit de l’Algérie. Autrement dit, derrière les accolades et autres échanges sympathiques avec Abdelmadjid Tebboune, ses homologues se veulent d’un geste de reconnaissance et de mérite pour le rôle joué par l’Algérie dans le monde d’aujourd’hui. Du beau monde qui a fait « la queue » pour s’entretenir avec le chef d’Etat algérien qui semblait être la personnalité la plus en vue durant le sommet du G7. Le bal auquel nous avons assisté à Bari n’est pas, en effet, une image que l’on voit tous les jours à la télévision. Ces nombreuses rencontres de très haut niveau sont une grande première pour le Président-et rares pour ses prédécesseurs à la tête de l’Etat- auquel revient tout le mérite dans la série de reconquêtes diplomatiques de l’Algérie dans les espaces régional, africain et mondial.

Quand MBZ plie le genou devant Tebboune

Dans ce lot de rencontres et d’échanges soutenus entre Abdelmadjid Tebboune et ses homologues, il y a celle faite avec le président des Emirats arabes unis qui est sortie du lot. Et pour cause, ce pays censé être frère et ami qui manigance pour faire du mal à l’Algérie. Un émirat du Golfe que le Haut conseil de sécurité de l’Algérie a, par le passé, dénoncé, sans le nommer, en exprimant ses regrets quant aux « agissements hostiles d’un pays arabe envers l’Algérie. »

Malgré ses « avertissements » à peine voilés et les sorties fermes du chef de l’Etat et qui étaient une mise en garde contre les actes d’hostilité contre l’Algérie, les Emirats arabes unis ne semblaient pas l’entendre de cette oreille. « L’Algérie ne se pliera pas », quel qu’il soit son détracteur, était une déclaration prémonitoire du président de la République et laquelle était tenue lors de l’un de ses entrevues médiatiques avec la presse nationale. Entendre, c’est finalement Abu Dhabi qui s’est pliée. Il va sans dire que le message était destiné aux « pays arabe hostile ».

Ainsi, à l’occasion du sommet de Bari, on a vu le président des Emirats arabes unis, Mohammed ben Zayed Al Nahyane, se rapprocher, le profil bas, du président Tebboune à l’effet, semble-t-il, de s’«expliquer» par rapport aux accusations, pour le reste documentées et vérifiées, de l’Algérie. Selon des observateurs, l’échange entre les deux Présidents était tendu, comme on pouvait s’en apercevoir lorsqu’Abdelmadjid Tebboune a pointé son index droit devant son vis-à-vis. Un geste interprété par les spécialistes comme une mise en garde contre MBZ pour les actes d’hostilité à l’égard de l’Algérie.

Le président des EAU, explique-t-on, était dans tous ses états comme pouvait l’expliquer le fait qu’il mâchait du chewing-gum. Le malaise le rongeait de l’intérieur. MBS aurait même « chuchoté » ses plate-excuses à l’oreille du président Tebboune. L’attitude ferme de ce dernier corrobore ce point de vue. La preuve encore vient du fait qu’il ne s’est pas levé de son siège pour échanger avec son homologue émirati.

D’autres indicateurs précisent encore que MBZ a dû faire appel à la médiation du roi de la Jordanie pour pouvoir être « reçu » par Tebboune. C’est peine perdue, puisque le président algérien a été clair à ce sujet. Aucun pays ou une quelconque entité qui se proclame puissance ne pourrait faire fléchir l’Algérie. Le pays reste debout !

Farid Guellil

Le Courrier d’Algérie, 19 juin 2024

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