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Dans son livre intitulé « Kidal vaut bien une guerre », Nourredine Ayadi donne une lecture géopolitique des contours du conflit malien et des enjeux stratégiques et de puissance qui le sous-tendent. Il procède à une véritable autopsie des différentes étapes du conflit.
Mali est devenue un enjeu majeur dans le jeu de stratégies des puissances. Il faut en avoir saisi les dessous de cartes pendant de très longues années pour en maîtriser tous les éléments, et qui sont aussi étendus qu’enchevêtrés, pour pouvoir expliquer les enjeux. Et justement un homme comme Noureddine Ayadi en possède les outils, les aptitudes et l’expérience pour nous en parler en ès qualités.
Noureddine Ayadi a été un diplomate et haut fonctionnaire de l’Etat dont la longue carrière diplomatique l’a amené à occuper les fonctions d’ambassadeur dans plusieurs pays et de représenter l’Algérie auprès de diverses organisations internationales. Ses premiers pas dans la diplomatie, il les a faits sous la supervision de l’ambassadeur Tayeb Boulahrouf, un des dirigeants historiques de la guerre de Libération.
Il a été, notamment, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Secrétaire général puis Directeur de cabinet de la présidence de la République et Secrétaire général de la présidence de la République sous Abdelkader Bensalah. Parmi ses autres hauts faits d’armes, citons celui d’avoir effectué un mandat comme Chargé de mission auprès du Premier ministre, sous‐directeur aux Affaires étrangères pour l’ONU et les Affaires du Désarmement (1993‐1994), directeur des Affaires politiques internationales (1995‐1997), ambassadeur d’Algérie en Argentine, au Chili, en Uruguay et au Paraguay.
Concernant ses « affaires maliennes », en octobre 2009, il rejoint Bamako comme ambassadeur d’Algérie ; en 2014, il initie le processus de la Médiation algérienne dans le conflit malien qui a abouti à la signature, en 2015, de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Sous la direction du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, l’ambassadeur Ayadi a assuré la gestion et la conduite opérationnelle des négociations, au point d’avoir souvent été qualifié d’architecte du processus de paix.
Il a, en effet, été le coordonnateur et l’animateur de l’équipe internationale de Médiation, a assuré la présidence du groupe de négociation sur les questions politiques et institutionnelles et a dirigé le groupe de rédaction de l’Accord de paix et de ses annexes. Après la signature de l’Accord, il a présidé les trois premières sessions du Comité de suivi de l’Accord.
D’où tout l’intérêt de lire son livre, d’une brûlante actualité. Dans son livre intitulé « Kidal vaut bien une guerre », Nourredine Ayadi donne une lecture géopolitique des contours du conflit malien et des enjeux stratégiques et de puissance qui le sous‐tendent. Il procède à une véritable autopsie des différentes étapes du conflit, de ses causes sous‐jacentes et de ses principaux protagonistes pour démontrer la nature et les prolongements géostratégiques du conflit et les jeux de recomposition qui ont imposé à un Mali impuissant un conflit dévastateur qui a mis en péril son unité nationale.
Les milliers d’heures d’entretiens, de réunions et de discussions avec tous les acteurs ayant eu une influence sur les événements qui ont marqué cette tranche de l’histoire du Mali, le mettent en position de tirer, au niveau stratégique et à partir d’une perspective pour une rare fois non occidentale, de précieux et édifiants enseignements sur ce conflit et sur ses implications sur l’ensemble de la région saharo‐sahélienne.
Source : L’Express, 29/04/2024
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