Le pétrole algérien reprend de la hauteur

L’OPEP et ses alliés, l’OPEP+, envisagent de prolonger les réductions de l’offre de pétrole jusqu’au second semestre de cette année. L’Irak s’est engagé à réduire volontairement sa production, malgré des commentaires antérieurs suggérant le contraire.

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Son prix dépasse de près de 3 $ celui du Brent

Les dernières séances de la semaine dernière sur le marché mondial du pétrole ont été marquées par une remontée des prix telle que les investisseurs n’en avaient plus vue depuis plus de six mois. Données géopolitiques et rétrécissement de l’offre par rapport à la demande ont convergé pour faire dépasser le baril de référence Brent à plus de 91 dollars.

Durant les trois derniers jours de la semaine dernière, sur le marché mondial du pétrole, la remontée des prix en cours depuis plusieurs semaines a pris des allures fiévreuses, entraînant dans son sillage la hausse des cours de plusieurs bruts parmi lesquels le baril de pétrole algérien, le Sahara Blend ou le mélange saharien, qui affichait jusqu’à la veille de la réouverture des marchés, hier lundi, un prix de 93,32 dollars, tandis que la référence Brent de la mer du Nord se maintenait à 90,43 dollars/baril. Dans le même temps, parmi les autres bruts les plus prisés par l’industrie du raffinage du monde entier, ce qui explique leurs prix relativement élevés sur le marché international, le Brass River du Nigeria a atteint un pic de 95,05 dollars/baril, tandis que le Girassol angolais était cédé à 94,46 dollars et l’autre brut du Nigeria, le Bonny Light, était coté à 93,94 dollars/baril.

Des chiffres qui prennent une signification particulière lorsque l’on considère le rôle de l’Afrique sur le marché mondial du pétrole. Le continent représente environ 10% de la production mondiale de pétrole brut, avec une production journalière de près de 10 millions de barils. Cependant, près de 75% de cette production est exportée sous forme de pétrole brut. Malgré ces chiffres impressionnants, l’Afrique se trouve dans une situation paradoxale. À l’exception des efforts entrepris par l’Algérie, pour développer une industrie pétrolière intégrée, et le Nigeria, qui s’est doté il y a quelques semaines de la raffinerie géante de l’homme d’affaires Aliko Dangote, dont la capacité peut atteindre 650 000 barils/jour, une grande partie des produits pétroliers est importée, faisant de l’Afrique le seul continent exportateur net de pétrole brut tout en étant importateur net de produits pétroliers.

Face à cette réalité, la Commission africaine de l’énergie, agence relevant de l’Union africaine, a fixé comme objectif à moyen terme la création d’un marché domestique africain des produits pétroliers. Cette initiative vise à collaborer avec les institutions et les principaux producteurs africains de pétrole brut, les consommateurs nets de produits pétroliers, ainsi que les propriétaires actuels de raffineries inexploitées et sous-exploitées, ainsi que les autorités régionales et nationales.

Dans ce contexte, les prix du pétrole africain continuent de jouer un rôle crucial sur la scène internationale, reflétant à la fois la qualité et la demande croissante pour ces produits sur les marchés mondiaux, à l’instar donc du pétrole issu du sous-sol algérien, celui dont la cote sur le marché mondial ne s’est jamais altérée même lorsqu’il arrive que les prix des deux bruts de référence, Brent et WTI, accusent le coup, comme cela a été souvent le cas en 2023, lorsque sur une production globale d’hydrocarbures de 194 millions de tonnes équivalent pétrole (MTEP) les exportations algériennes d’hydrocarbures ont atteint 97 MTEP (1 tonne de pétrole brut = 7,33 barils), dont un peu moins de la moitié était constituée de pétrole.

Azedine Maktour

Le Soir d’Algérie, 10/04/2024

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