L’alternative de l’Algérie pour maintenir les imams en France

Contrairement à l'Algérie et à la Turquie, le Maroc a pris l'initiative d'arrêter le recrutement de 27 imams en 2021 par l'intermédiaire de son bras, l'Union des Mosquées de France.

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Mohamed Meslem

Le plan de l’Algérie face à la décision des autorités françaises d’interdire l’importation de nouveaux imams ou prédicateurs religieux dans le pays à partir du Nouvel An 2024 est centré sur la Grand Mosquée de Paris, considérée comme la façade religieuse algérienne en France. Cette mosquée est financée par l’État algérien dans le but de superviser et encadrer les activités religieuses et culturelles de la communauté algérienne et d’autres communautés musulmanes en France, avec un budget d’environ 315 milliards de dinars selon le dernier chiffre du ministre des Affaires religieuses et des Biens waqfs, Mohamed Belmehdi.

La loi française entrée en vigueur au début de l’année vise à éliminer le paiement des salaires des imams étrangers présents sur le sol français. Cela nécessite des ajustements de la part de la mosquée de Paris, institution officielle française sous supervision et financement algériens.

Face à l’incapacité des associations religieuses des mosquées à assurer les salaires des imams venant d’Algérie ou d’ailleurs, la mosquée de Paris pourrait assumer cette tâche en recevant davantage de fonds des autorités algériennes. Ainsi, elle pourrait employer plus d’imams en tant qu’institution religieuse algérienne officielle, tout en étant soumise à la loi française.

Pour résoudre ce problème, la Grand Mosquée de Paris doit s’assurer du soutien financier de l’État algérien, ce qui lui permettra de payer les salaires nécessaires et de retenir les imams souhaitant travailler en France, mais sous contrat français, selon le journal français « Le Monde ».

Le nombre de lieux de culte en France s’élève à environ 2 900 mosquées. La disponibilité de ressources financières locales pour payer les salaires des imams empêcherait le ministère français de l’Intérieur de les poursuivre, comme l’a indiqué Chemsdine Hafiz, doyen de l’Université de la Grand Mosquée, cité par « Le Monde ».

Quant aux imams d’autres pays, tels que la Turquie, ils recherchent des ressources financières fournies par des associations locales. Si cela n’est pas possible, la solution est de se tourner vers le réservoir d’imams turcs en Allemagne. En ce qui concerne le Maroc, ce pays a pris l’initiative d’arrêter le recrutement de 27 imams en 2021 par l’intermédiaire de son bras, l’Union des Mosquées de France, avant que la décision française ne soit prise, contrairement à l’Algérie et à la Turquie qui ont insisté pour que les imams restent en France jusqu’à l’interdiction, cherchant des solutions alternatives pour surmonter la décision de manière légale.

Source : Echouroukonline, 01/01/2024

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