par Abdou BENABBOU
Ne pouvait-on pas appeler ce que l’on dénomme startup par des intitulés plus clairs et plus simples pour échapper à la pudibonderie des mots et pour que le sujet soit compris par tout le monde y compris par ceux qui sont directement concernés par le sujet ? Les Algériens dans leur majorité ne naviguent pas dans les hautes sphères savantes pour être familiers avec des termes pointus enfantés par des cercles autrement plus avancés qu’eux.
On aura beau expliquer ce qu’est une startup, on ne s’éloignera pas de la compréhension vague au point de lui accorder une largesse sans bornes et la complication devient d’autant plus grande quand elle doit être abordée par la loi.
Il en est ainsi ces derniers jours avec le dernier communiqué du conseil de la monnaie à propos des transactions avec l’étranger et des comptes devises. Après plusieurs lectures, on ne retient de ce qui n’est encore qu’un projet que les opérateurs marchands sont exclus des futures dispositions de facilitations et qu’ils n’auront pas eux aussi droit de gérer le retour en devises, fruits de leurs exportations, comme ils l’entendent. Les services dit-on seront à l’honneur sans une appréciation nette et claire de ce que l’on entend réellement par services. On laisse supposer aussi que les transactions commerciales ne seront pas concernées sans définir avec netteté ce qu’est une transaction commerciale.
Dès lors, il semblerait à priori pour les acteurs économiques qui ne pipent mot aux théories bancaires et financières virtuelles que le sujet n’est pas pris par le bon bout et que les futures dispositions n’auront qu’une aléatoire efficience insuffisante pour donner un dynamisme à la politique d’exportation. Le bon sens amène à s’interroger sur la nature des services à exporter comme si les futurs acteurs algériens étaient les égaux en hardiesse et en génie avec les Sud-Coréens, les Singapouriens ou les Allemands.
N’aurait-on pas dû d’abord se préoccuper du monde agricole et se soucier du producteur dynamique et génial qui mérite d’être débarrassé du mur de fer bancaire et l’accompagner pour qu’il puisse avec aisance avoir accès aux moyens techniques modernes pour inscrire sa production au niveau de la haute compétition mondiale en matière d’exportation ?
Le Quotidien d’Oran, 31 mars 2021
Etiquettes : Algérie, startups, économie,
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