Au cours des dix dernières années, le boom de la construction au Maroc a fait oublier à certains l’importance de la protection de la nature et de l’environnement. Le sable, matériau essentiel pour la fabrication du béton, est aujourd’hui extrait illégalement à tel point que des plages entières ont disparu. Des milliers de personnes dans le pays gagnent leur vie de cette manière. Armés de pelles et accompagnés d’ânes chargés de paniers, ils retirent chaque jour le sable des plages pour six euros par jour.
Avec l’augmentation de la construction au Maroc, le sable est devenu une matière première très précieuse qui disparaît progressivement des plages de tout le pays. En tant qu’élément de base pour la production de béton, l’exploitation illégale et non réglementée du sable est un problème qui affecte négativement l’environnement et la conservation des ressources naturelles.
Le commerce illégal du sable est protégé au plus haut niveau. Pour la géologue Aïcha Benmohammadi, le sable est un capital qui rapporte beaucoup d’argent dans tous les pays. « Je crois que le sable est un capital, il y a un commerce submergé qui représente 55% de la quantité totale de sable qui circule au Maroc », affirme l’expert, également spécialisé dans le sable.
Mais cette mafia du sable n’affecte pas seulement l’environnement, elle comporte aussi des risques énormes pour les bâtiments qui utilisent ce sable pour leurs constructions. Le béton fabriqué avec le sable des plages devrait répondre à toutes les conditions de sécurité, mais en raison des quantités élevées de sodium qu’il contient, sa durabilité est affectée, provoquant l’oxydation des cadres de la structure, des fissures ou même des effondrements. Selon la Fédération nationale de la construction, on dénombre chaque année environ 60 000 accidents sur les chantiers de construction au Maroc, principalement dus à l’effondrement de structures en béton.
France24, 27 mars 2021
Etiquette : Maroc, sable, mafia,
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