Le Sénégal souffre de la malhonnêteté de certains intellectuels (Par Selle Diéye)

À partir d’un mauvais postulat, on ne peut tirer une conséquence admissible. Cette maxime se vérifie aisément avec cette sortie hasardeuse de Birahim Seck qui décidément, rompt lamentablement avec les vertus cardinales qui caractérisaient ses prédécesseurs, notamment Mame Adama Guéye et Mouhamadou Mbodji qui avaient donné une image reluisante et respectable au Forum Civil au point que leur organisation qu’ils avaient fondées en 1993 fût acceptée en 2000 par Transparency International comme sa section sénégalaise. Ses illustres devanciers ne se singularisaient jamais dans des postures suspectes qui suscitaient des réactions de dépit de la part des acteurs qui leur reconnaissaient une objectivité, une légitimité et une crédibilité suffisantes pour mériter leur confiance.


Force est de reconnaitre que la crédibilité de cette section sénégalaise de l’organisation ayant pour principale vocation la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales mondiaux, a perdu beaucoup de point avec ce monsieur qu’elle gagnerait à surveiller de près, tant ses attitudes et positions qui ont tout l’air d’être personnelles, sont de plus en plus rejetées par les acteurs qui le récusent pratiquement comme arbitre du jeu politique ; un privilège que ces ainés avaient pourtant. Pas plus tard que ces derniers jours, nous avons entendu Cheikh Tidiane Dieye lui cracher au visage « de ne pas leur donner des leçons de morale » ; lui qui était pourtant un ancien membre du Forum Civil ; un dépit qui cache mal une colère qui semble longtemps contenue face à une arrogance flagrante de ce monsieur qui se prend pour le nombril du monde.


La querelle qui l’oppose à monsieur Alioune Ndoye via Facebook et tweeter, est une affaire personnelle qui a été relayée par les médias. Aucun échange institutionnel n’a existé entre eux. Tout est parti d’un tweet que Birahim seck a lancé le 24 mars qui affirme que : « Une entreprise chinoise ne renonce pas aussi facilement à un marché. Le ministre de la pêche ne peut pas se limiter à évoquer une “déception”. Il nous doit des explications objectives. Une brèche qui fait 480 morts depuis 2003 n’est pas un jeu. Nous sommes dans le contractuel ».


Quelle malhonnêteté ! Comment peut-il parler de renoncement d’une entreprise défaillante après avoir soumissionné à un appel d’offre international qui avait un cahier de charge, évalué les ouvrages nécessaires, fait une offre qui a été adjugée face à ses concurrents pour revenir ensuite dire que le montant qu’il avait proposé était insuffisant ? L’entreprise n’a pas renoncé, elle a été défaillante et le contrat a été purement et simplement résilié après constat.
C’est ainsi qu’il convient de comprendre la réaction de l’homme qui sent un acharnement contre sa personne sur sa page Facebook : « finalement de qui est-il le porte-voix ce monsieur ? Avec une malhonnêteté évidente dans la démarche car ne se faisant aucun scrupule quand il s’agit de jouer sur les suspicions pour donner sens à sa mission. Il est clair que monsieur seck ne s’intéresse nullement à la vérité, ne se renseigne jamais avant de jongler avec le discrédit, surtout pour les dossiers les plus évidents et qui ne demandent aucune expertise pour leur compréhension ».


Il est très facile avec des « conditionnels » de suggérer ou d’insinuer n’importe quoi. Est-ce alors la démarche transparente et objective d’une organisation sérieuse ? Cela interpelle l’organisation elle-même qui doit apprécier si elle doit se préoccuper de son image ou si elle doit recadrer son responsable, à défaut de tourner sa page.


Les Sénégalais auraient selon lui, dans un tweet réagissant à la réaction de Alioune Ndoye, « besoin d’explications objectives sur le RENONCEMENT au marché de 7 milliards par les chinois ; pas autre chose ». Il est donc logique qu’il dise d’abord aux sénégalais qu’il leur raconte des histoires en prétendant que les chinois ont renoncé. Parce qu’il sait pertinemment que ces derniers encourent des poursuites et un bannissement définitif des marchés sénégalais. Et tout cela est en voie et le temps de chaque chose ne sera pas déterminé par Birahim Seck.


Mais pour être cohérent et fidèle à un principe qui prétend gouverner son action, la pédagogie de l’exemple ne serait pas superflue. Et la réponse à l’interpellation de Alioune Ndoye ne serait que logique : « puisqu’il aime interpeller au nom du peuple, qu’il s’exerce au nom de ce peuple à ce simple jeu de transparence en nous disant à la solde de quel gourou est-il et les sources de ses financements ».


Et si les état d’âme des autres le laissent de marbre, qu’il sache que cela peut naturellement être la logique de chacun. Et du moment que chacun peut s’arroger le droit de parler au nom des sénégalais même sans leur mandat, nous pouvons au moins dire à leur nom que « les sénégalais ont besoin de connaitre qui leur parle, les sources de ses financements et surtout, pourquoi il dénature les faits comme il veut, pour les présenter comme ils ne sont pas ?
Il cherche quoi en réalité ? Faire passer l’entreprise chinoise pour une victimes de l’État du Sénégal ? Faire porter le chapeau de cette déconvenue au ministre ? À quoi rime sa sortie ? Qui est capable de lui trouver un fondement ?


Autant de question qui me pousse à appeler le Forum Civil ainsi que Transparency International à surveiller ce gars qui semble faire de sa position un instrument de chantage et de pression. J’espère qu’il ne s’offusquera pas qu’on lui applique ses propres méthodes.

Selle Dieye

L’As News, 26 mars 2021

Tags : Sénégal, Birahim Seck, Mame Adama Guéye, Mouhamadou Mbodji, Transparency International, Alioune Ndoye,

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