Des Marocains, détenteurs de documents d’identité libyenne, ont tenté de franchir la frontière algérolibyenne, selon les services de sécurité algériens. Ces derniers, au nombre de 45 selon les mêmes sources, ont tenté de franchir la frontière séparant l’Algérie de la Libye, avant que leur plan ne soit mis à nu et leur véritable nationalité, marocaine à savoir, ne soit établie. Et même s’ils ne voulaient que transiter par l’Algérie pour rejoindre leur pays, leur présence en Libye, renseigne sur le rôle obscur du Makhzen qui tente, par la présence de mercenaires dans cette zone de conflit de mettre ses billes dans le jeu dans l’espoir de tirer les dividendes quand la paix sera restaurée.
Plusieurs responsables libyens avaient indiqué que le plan de paix envisagé par la communauté internationale et certains pays du voisinage, notamment l’Algérie, est menacé par la présence de mercenaires dans ce pays. Des sources concordantes avaient fait état de la présence de marocains dans les rangs de certaines milices au moment où des informations, relayées par certains journaux avaient affirmé que le Makhzen avait financé l’enrôlement de certains subsahariens comme mercenaires pour les envoyer en Libye.
Il y a quelques années, des ONG avaient dénoncé les conditions de rapatriement, par les autorités marocaines, de clandestins subsahariens, parqués dans des camps de fortune érigés aux frontières sud des territoires sahraouis occupés. Ces organisations avaient même dénoncé le recrutement de certains de ces clandestins pour grossir les rangs du contingent marocain au Sahara occidental et pour alimenter certaines milices qui guerroient en Libye et dans la région du Sahel. La tentative des marocains de quitter la Libye via l’Algérie est donc une preuve irréfutable de l’ingérence du Makhzen dans les affaires intérieures de ce pays.
Pire encore, elle traduit le double langage de Rabat dans le dossier de règlement de la crise que traverse ce pays qui se dit partisan d’une solution adoubée par la communauté internationale, mais qui n’hésite pas en coulisse à fournir de la chair à canon pour les parties en conflit. La communauté internationale qui a affirmé que le plan de paix ne saurait aboutir avec la présence de mercenaires dans ce pays, a haussé le ton ces derniers jours pour mettre en garde ceux qui arment, recrutent ou financent des groupes subversifs ou des milices activant dans cette zone de conflit.
L’Algérie, qui s’est rangée du côté de la légalité internationale et qui déploie des efforts pour permettre au peuple libyen de disposer de son sort et surtout de sauver son pays de l’émiettement qui le menace a, elle également, dénoncé les ingérences étrangères d’où qu’elles viennent dans le traitement de la crise libyenne. Le Maroc vient de donner la preuve qu’il est, de par ses agissements, partie prenante dans cette œuvre de casse du plan de paix adopté par la communauté internationale. Le Makhzen dévoile encore une fois son rôle dans la subversion et la déstabilisation des pays de la région.
La normalisation des relations diplomatiques du Maroc avec l’entité sioniste n’a fait que dévoiler encore plus le rôle que s’apprête à jouer ce pays dans le plan sioniste qui vise à plonger les pays du « front du refus de toute normalisation» dans le chaos. L’axe Algérie – Libye – Tunisie qui rejette tout rapprochement de normalisation avec Israël est dans le collimateur de l’entité sioniste et du Maroc, qui ont ressuscité le plan du Grand MoyenOrient, annoncé en 2004 par Bush Junior et la secrétaire d’Etat américaine, Condoleeza Rice. Un plan qui vise ni plus ni moins que l’émiettement des pays arabes pour ne laisser, dans la région, qu’une seule force dominante. Et c’est justement à quoi rime le jeu actuel du Makhzen marocain.
Slimane B.
Le Courrier d’Algérie, 27 mars 2021
Tags : Maroc, Libye, Algérie, normalisation, Israël,
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