Hillary Clinton était lundi à Alger où elle a rencontré (pour la deuxième fois depuis qu’elle est ministre) avec le président Abdelaziz Bouteflika. Selon l’Agence France Presse (AFP), et la presse espagnole et marocaine qui ont reproduit cette version, la visite du secrétaire d’Etat américaine visait à faire pression sur le gouvernement algérien pour l’amener à soutenir une intervention internationale au Mali. Y a-t-il vraiment eu une pression américaine à Alger tel qu’éventé par l’agence de presse publique française?
En réalité, dire que l’on pousse l’Algérie à soutenir l’intervention suppose implicitement que ce pays reste opposé à l’intervention, ce qui n’est pas vrai. Le gouvernement algérien s’est conformé, dans ses déclarations récentes à la résolution 2071 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 12 octobre, résolution qui prend en compte la proposition française de l’intervention dans le pays voisin qui partage avec l’Algérie une frontière de 1.400 kilomètres. Une autre chose est qu’Alger reste sceptique quant à une intervention militaire qu’ils trouvent qu’elle pourrait aggraver les choses plutôt que de les améliorer, si le problème qui est à l’origine du conflit n’est pas résolu: les revendications de la communauté touarègue qui a déclaré son indépendance de l’Azawad.
En tout cas, une révision des communiqués du Département d’Etat ne reflète pas qu’il y ait de sérieuses divergences entre Washington et Alger en ce qui concerne la question malienne, ou que Clinton ait été vexée lors de sa rencontre avec Bouteflika, comme l’a fait entendre l’AFP qui cherche un soutien solide à la France, puissance instigatrice de l’intervention africaine.
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