Algérie : Le FLN fort ambitieux, les Indépendants pas exigeants

CONSULTES HIER PAR LE PRESIDENT SUR LA FORMATION DE SON GOUVERNEMENT : Le FLN fort ambitieux, les Indépendants pas exigeants

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a reçu hier le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abou Fadl Baadji, et une délégation des indépendants dans le cadre des consultations en prévision de la formation du nouveau gouvernement, qui doit être technocrate ou politique issu de la majorité des formations «gouvernement d’unité nationale», dont le bloc des partis dits nationalistes, totalisant 282 sièges, soit largement plus que la majorité absolue.

Ainsi, après avoir été reçu par Tebboune, Abou El Fadl Baadji a affirmé que « le prochain gouvernement sera composé des partis qui ont gagné les dernières législatives », précisant toutefois que « le choix du Premier ministre est une prérogative du président de la République », également le même SG a indiqué que le président de la République a profité de cette rencontre pour présenter le tableau de la situation générale du pays et pour proposer au FLN d’être dans le prochain gouvernement. Par ailleurs, en plus des nationalistes, le MSP du courant islamiste a appelé jeudi le président de la République Abdelmadjid Tebboune à entamer un dialogue « stratégique », exprimant son choix de former un « gouvernement d’unité nationale ». Jusqu’à présent la majorité des vainqueurs à l’APN n’ont pas proposé un gouvernement technocrate, or ils ont annoncé leur soutien à la formation d’un gouvernement de la majorité présidentielle, pour privilégier l’option de nommer un Premier ministre proche de la politique du président. Ce qui n’exclut pas cette hypothèse (gouvernement technocrate).

En outre, et selon la Constitution, dès que le président de la République accepte la démission du gouvernement, il entame directement des consultations avec les dirigeants des partis ayant remporté les élections pour nommer le nouveau Premier ministre. Cependant la formation du gouvernement dépend de la nature de la majorité contrôlant le parlement, mais les résultats des élections n’ont permis à aucun des partis d’obtenir une majorité parlementaire (50 % +1). Ces élections législatives anticipées ont vu le Front de libération nationale arriver en tête avec 98 sièges, suivi des indépendants avec 84 sièges, puis du Mouvement de la société pour la paix avec 65 sièges. Le parti Rassemblement national démocratique est arrivé en quatrième position avec 58 sièges, suivi du Front El Moustakbal avec 48 sièges, et du Mouvement El-Bina avec 39 sièges, tandis que le reste des sièges a été réparti entre d’autres partis. Avec ces résultats, une coalition d’au moins trois blocs parlementaires est nécessaire pour former une majorité au Parlement, pour atteindre 204 sièges sur un total de 407. Il est a précisé dans ce cadre que la Constitution a fixé le début de la législature de l’Assemblée populaire nationale (APN) « de plein droit » au 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle (actuellement Conseil constitutionnel), une disposition accomplie mercredi. Conformément à l’article 133 de la Constitution de 2020, « la législature débute de plein droit le 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle sous la présidence du doyen d’âge de l’Assemblée populaire nationale (APN), assisté des deux députés les plus jeunes ». «L’Assemblée populaire nationale procède à l’élection de son bureau et à la constitution de ses commissions », lit-on dans le même article. « Le Président de l’Assemblée populaire nationale est élu pour la durée de la législature », stipule l’article 134.

Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a entamé hier des consultations politiques avec les dirigeants des partis politiques et les représentants des indépendants vainqueurs aux législatives du 12 juin 2021, selon l’ordre des résultats définitifs annoncés par le Conseil constitutionnel, et ce en prévision de la formation du nouveau Gouvernement.
Sarah Oubraham

Déclarations

ABOU EL-FADHL BAADJI, SG DU FLN :
Au sortir de l’audience que lui a accordé le président Tebboune, le SG du parti du FLN, Abou El-Fadhl Baadji, a réagi : « J’ai été reçu par le président de la République dans le cadre des consultations entamées samedi, sur la base des résultats des élections législatives, le parti du FLN ayant remporté la première place avec 98 sièges », a-t-il introduit, précisant que les discussions ont porté sur « les conditions de déroulement des élections législatives, avec une analyse de leurs résultats sous tous leurs aspects, ainsi que la situation politique et socioéconomique du pays et les voies de relance du développement en général ». Baadji a indiqué avoir présenté, lors de l’audience, la vision du parti concernant le prochain gouvernement et l’Assemblée populaire nationale à la lumière des résultats des élections législatives du 12 juin, précisant que le dialogue entre les deux parties était « franc et transparent ». Et au chef de l’ex-parti unique de conclure : « Nous avons écouté les orientations du président sur la situation générale dans le pays et les moyens de l’améliorer avec la participation de tous », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de la participation des partis vainqueurs aux législatives du 12 juin pour « l’avenir du pays sur tous les plans ». À noter que la délégation de ce parti comprend des membres du Bureau politique.

ABDELHAMID BELAKHEL, REPRÉSENTANT DES INDÉPENDANTS :
Deuxième délégation à être reçue par le chef de l’Etat, et conduite par Abdelwahab Ait Menguelet, la formation des indépendants a réagi à la fin de la séance de consultation auprès de la présidence de la République. « Nous avons eu une rencontre avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui nous a mis à l’aise et qui était attentif à nos propositions, a indiqué à la presse Abdelhamid Belakhel au nom de la délégation des indépendants. Selon lui, le Président était « au fait de tout ce qui se passe dans notre cher pays », précisant avoir perçu chez lui une volonté de « cristalliser toutes les réformes qu’il avait promis d’engager, à commencer par les dernières législatives jusqu’aux points inscrits à l’ordre du jour de son programme présidentiel ». Après avoir affirmé que le dialogue avec le locataire d’El Mouradia avait porté sur « les aspirations de la société algérienne qu’elle désire atteindre via les assemblées élues, le représentant des indépendants a fait savoir que Tebboune avait promis d’œuvrer à « la mise en œuvre de tous les points inscrits au titre de son programme pour une Algérie nouvelle ». La délégation des indépendants comprenait Ali Mounsi, Saker Berri, Abdelhamid Belakhel, Benaouda Betahar El-Hadj, Abdelkader Kouri et Mme Fatma Bida.
R. N.

Le Courrier d’Algérie, 27 juin 2021

Etiquettes : Algérie, élections législatives, consultations, partis politiques, élus indépendants, formation du gouvernement,

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