Le Sénégal sous Macky Sall entre recul démocratique et musellement de l’opposition

Dakarmidi – « Je réduirai l’opposition à sa plus simple expression » disait le Président Macky Sall en marge du Conseil des ministres décentralisé tenu à Kaffrine en Avril 2015. Cette phrase du Chef de l’Etat, avait marqué les esprits, choqué les férus de politique, au premier rang, les militants du PDS. N’empêche depuis lors, le premier des « apristes » n’a pas lésiné sur les moyens pour rendre concret son projet de musèlement de l’opposition, aidé en cela par des professionnels de la politique, membres de « Benno Bokk Yakar ».
Les moyens mis en œuvre pour y parvenir sont nombreux partant de l’interdiction systématique de tout rassemblement politique, aux traitements réservés au dossier au cas par cas de certains opposants, jusqu’aux empoisonnements au moindre mouvement d’humeur sans parler des calomnies et des coups en dessous de la ceinture et, pour corroborer tout cela, la CREI est brandie comme épée de Damoclès. Quel drôle de démocratie! Bref, aujourd’hui tout le monde a peur dans le pays de Serigne Touba, d’El Hadji Malick Sy, de Dieumbeut Mbodj, d’Aline Sitoé Diatta, de Lat Dior ou encore de Maba Diakhou Bâ.
À qui la faute ? À cette opposition essoufflée qui n’a plus les moyens financiers pour faire face à Macky Sall, ou à ce dernier qui est allergique à toute forme d’opposition, et qui « corrige » ses adversaires au moindre écart? Le Sénégal dans la misère est angoissé, quand un de ses fils prend la main et dénonce, en des termes polis, les dérives de l’Etat, les partisans du Président le menace, l’injurie, s’attaque à sa vie privée, remue son passé pour y dénicher des cafards. Eu égard à tout cela, certains ont tout simplement décidé de faire profil bas et de raser les murs pour ainsi dire, car se sentant sous la menace ou mal outillés pour affronter les yeux dans les yeux l’aile dure du « Macky ».
Le peuple souffre de ses dirigeants. Ils souffrent des actes qu’ils posent, et la presse dans la danse, ferme les yeux sur toutes ces méthodes drastiques employées pour réduire les masses au silence. La place de l’Obélisque considérée comme le perron des lamentations, est devenue subitement déserte. Il semblerait clairement que le slogan de l’Etat se réduit aux trois mots suivants. Souffrez et taisez-vous! La psychanalyse, la psychologie comme la sociologie enseignent qu’en dehors de l’esprit innovateur, il n’y a point un autre mécanisme qui puisse paraître comme levier pour faire émerger un pays quelles que soient les ressources dont il dispose. Alors si subir ce sort doit être un suicide collectif, se déclarer comme opposant en terre conquise serait considéré comme une autoflagellation ou pire encore comme une auto immolation!
La Rédaction
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