Agression marocaine contre les sahraouis : Indignation et cascade de condamnations

L’agression militaire marocaine contre des civils sahraouis dans la zone tampon d’El-Guerguerat, continue de susciter indignation et condamnation de différents horizons entre politiques, organismes de défense des droits de l’Homme, et autres parties à travers le monde outre la diplomatie sahraouie qui s’est mise également en branle depuis le viol du cessez-le-feu par la partie marocaine pour défendre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

C’est dans le feu de ces évènements d’ailleurs que le représentant du Front Polisario en Russie, Ali Salem Mohammed Fadel, a animé une conférence, tenue à l’Université des relations internationales affiliée au ministère russe des Affaires étrangères, où il est revenu sur la « lutte quotidienne » du peuple sahraoui réuni autour de son seul, unique et légitime représentant ; le Front Polisario, contre l’occupation marocaine.
La lutte : l’unique chemin menant à la liberté
Dans une allocution axée essentiellement sur la manipulation et la négligence de l’occupant marocain des résolutions des Nations unies et du Conseil de sécurité, M. Ali Salem Mohammed Fadel a réitéré, à l’occasion, le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance.
Lors de cette conférence, tenue en visioconférence et placée sous le titre : « Le Sahara occidental: les origines du conflit armé et les moyens de le résoudre », le diplomate sahraoui a assuré que la lutte contre le colonialisme est une conviction au sein du peuple sahraoui et constitue, aux yeux des Sahraouis, la seule voie à même de permettre d’accéder à la liberté. L’intervenant n’a pas omis pour la circonstance de tirer des flèches contre la France qui ne cesse de mettre les bâtons dans les roues du Conseil de sécurité, et qui joue un rôle négatif au sein du Conseil de sécurité. Un rôle qui fait obstacle à « toute résolution » et « qui sert la politique expansionniste du Maroc, entravant le processus de règlement du conflit ».
La conférence a suscité une large interaction des participants qui avaient abordé les derniers développements au Sahara occidental occupé et les capacités du peuple sahraoui à lutter, les États qui soutiennent cette lutte et la position de la Russie. C’était également une occasion pour les participants pour exprimer leur soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour son droit à la liberté et à l’indépendance et leur volonté de sensibiliser à la question sahraouie en leurs cercles, notamment sur les réseaux sociaux.
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek a été reçu lundi à Nouakchott par son homologue mauritanien, Ismaïl Ould Echeïkh , a rapporté l’Agence de presse mauritanienne (AMI). Les discussions entre les deux parties avaient tourné, au cours de cet entretien, autour des questions d’intérêt commun et les derniers développements à El-Guerguerat (sud-ouest du Sahara occidental). Outre les deux ministres cités en haut, étaient également présents à cet entretien, le secrétaire général de la Présidence sahraouie, Ibrahim Mohamed Mahmoud et le directeur général de la direction de coopération au ministère des Affaires étrangères mauritanien, de la Coopération et la Diaspora, Mohamed El-Hanchi. Avant sa rencontre avec le chef de la diplomatie mauritanienne, le ministre sahraoui a été reçu par le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, à qui il a remis un message du président sahraoui, Brahim Ghali, portant sur les derniers développements de la situation au Sahara occidental et sur les relations bilatérales.
« La République arabe sahraouie démocratique (RASD) qui estime que la stabilité et la sécurité dans la région sont liées au respect des frontières, de la justice et des droits, œuvrera dans ce sens en tant que membre de l’Union africaine et sur la base de relations fondées sur le respect mutuel et les intérêts communs », a souligné le diplomate sahraoui lors de cette entrevue.
L’Onu et l’Espagne appelés à assumer leur rôle
De leurs côtés, des Associations internationales, qui prennent à bras le corps, la défense de la cause sahraouie, des partis et des personnalités politiques et autres organismes de la défense des droits de l’homme ont demandé à l’ONU d’agir rapidement en vue d’un règlement du conflit du Sahara occidental, conformément à la légalité internationale.
Ils ont tous imputé la dégradation de la situation dans la zone d’El-Guerguerat, aux atermoiements de l’ONU dans la mise en œuvre du plan de paix dans la région, notamment sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination, seule solution pour un règlement juste et équitable de la question sahraouie.
C’est dans ce sens que l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental (IAJUWS) a appelé la communauté internationale et les différents États, en particulier le Royaume d’Espagne, en tant que puissance administrative du territoire non autonome du Sahara occidental, à relancer immédiatement l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Pour cette association, la situation actuelle prévalant à El Guerguerat est le résultat de « la paralysie » du processus de paix, alors que la fin des hostilités a été signée il y a 29 ans déjà. Dans son communiqué l’IAJUWS a rappelé que le cessez-le-feu proclamé le 6 septembre 1991, « n’était pas un but en soi, mais la condition préalable à la mise en place d’autres mesures fondamentales ».
Il s’agit plutôt, mentionne le texte, du déploiement d’une Mission de l’ONU dans le territoire (MINURSO), la réduction progressive, et par étapes, de la présence de forces marocaines stationnées au Sahara occidental, et, surtout, l’organisation du référendum par l’ONU en coordination avec l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), remplacée par la suite par l’Union africaine (UA), auquel devaient participer les Sahraouis enregistrés.
La date du vote était prévue pour la fin janvier 1992, a tenu à rappeler la même source.
Brahim Oubellil
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