La chose n’a, en soi, rien de nouveau. Cela fait de longues années que les Algériens se sont habitués à voir les prix de différents produits connaitre une augmentation conséquente, à l’approche de chaque ramadhan et pendant les premiers jours de ce mois sacré. Le ramadhan de cette année n’a pas dérogé à la règle, et comme attendu on a eu le même remake et le même cirque.
Donc rien de nouveau. On a eu les augmentations et on a eu aussi les pénuries. Car il faut se rappeler que juste avant le ramadhan certains produits ont disparu, comme par enchantement des étals des commerces, en particulier l’huile de table. Et il y eut par la suite les fameuses augmentations qui ont touché pratiquement tous les fruits et légumes en plus des viandes aussi bien rouges que blanches.
Tout aurait pu être considéré comme normal, si la normalité avait continué. C’est à dire comme chaque année, ces augmentations disparaissaient après trois, quatre ou cinq jours du début du ramadhan. Sauf que cette année ce n’est pas le cas. Les augmentations s’accentuent un peu plus, notamment pour des produits comme la pomme de terre ou la tomate qui ont atteint des seuils rarement vus depuis de longues années. L’explication qui consistait à dire que ces augmentations étaient dues, en premier, à la sur consommation observée chez les citoyens à la veille et au début du ramadhan ne tient plus la route, car les gens une fois le ramadhan débuté reviennent à une consommation normale. Donc le problème est bien ailleurs.
Il y a fatalement quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette histoire. Certes, le marché est libre et doit être libre, mais un marché a besoin d’être régulé, sinon c’est la débandade totale. Et c’est malheureusement l’impression que nous avons aujourd’hui. Les pouvoirs publics et en premier le ministère du Commerce tentent de remédier à la situation, mais à première vue , n’y arrivent pas. A croire que les spéculateurs ont mis le marché dans leur poche et c’est eux qui décident de quoi il sera fait. Ainsi ils utilisent une armada de subterfuges pour rester dominants en changeant à chaque fois le ciblage du produit à augmenter. Et le choix est illimité puisqu’il va de la pomme de terre à la tomate ne passant par la courgette ou le citron et d’autres produits encore.
Le plus incompréhensible dans tout cela, c’est que toutes les opérations de destockage des produits et des légumes et les arrivages des viandes de l’étranger ou du sud du pays n’ont pas eu l’effet escompté sur le marché et sur les prix. A croire qu’il y a une grande défaillance quelque part. Une intrigue et un blocage que les citoyens espèrent voir lever dans les prochains jours.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest tribune, 21 avr 2021
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