La militante espagnole des droits des migrants et fondatrice de l’ONG Caminando Fronteras, Helena Maleno, a été « expulsée violemment » du Maroc, où elle vit depuis près de 20ans, après avoir subi un harcèlement continu de la part du Makhzen.
Mme Maleno a affirmé, lors d’une conférence de presse à Madrid, avoir été traitée d’une manière inhumaine par les autorités marocaines, qui l’avaient empêchée de rentrer dans le pays, où elle vit depuis deux décennies, en l’obligeant à monter dans un avion pour Barcelone depuis Tanger.
«J’ai été violemment expulsée (…) La police m’attendait à l’aéroport de Tanger, je ne savais pas ce qui se passait », a raconté à la presse la militante de 50 ans, affirmant que ses papiers lui avaient été confisqués et qu’on l’avait empêchée de boire de l’eau ou de prendre ses médicaments.
Dénonçant un traitement « humiliant », la militante a par ailleurs fondu en larmes en racontant avoir dû être séparée de sa fille de 14 ans pendant plus d’un mois. Elle a signalé que le ministère espagnol des Affaires étrangères n’était pas au courant de l’expulsion.
Mme Maleno, soutenue par nombre d’ONG, de politiciens ou d’acteurs comme la star espagnole Javier Bardem, a fait l’objet d’enquêtes ces dernières années en Espagne et au Maroc.
La militante des droits des migrants assure avoir été victime de harcèlement continu depuis avril 2020.
Et d’ajouter : «Moi et ma famille avons été victimes de 37 attaques et je tiens les gouvernements espagnol et marocain responsables», demandant au Makhzen «de stopper cette persécution ».
Elle assure notamment que la porte de son domicile marocain avait été forcée à trois reprises ou qu’elle avait été suivie.
«Le cas de Helena est malheureusement l’exemple typique de ce qui peut arriver à toute personne défendant les droits (des migrants) aux frontières de l’Union européenne », a déclaré Maria San Martin, de l’ONG basée en Irlande, Front Line Defenders.
Selon l’ONG de Helena Maleno, 1.851 personnes sont mortes l’an dernier en tentant d’atteindre les Canaries.
Il convient de rappeler, que l’ONG espagnole Caminando Fronteras, vient en aide aux migrants en difficulté en permettant aux secours de les localiser au large des côtes espagnoles.
Le Jeune Indépendant, 13 avr 2021
Etiquettes : Helena Maleno, Maroc, Espagne, migration, répression,
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