-Jusqu’au 22 avril, selon une décision prise par deux syndicats sur fond de la nomination par le gouvernement d’un nouveau Président directeur général à la tête de l’Agence Tunis Afrique Presse.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT/indépendant) et la Fédération générale des médias relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT/ la Centrale syndicale) ont décidé, mardi, que l’« Agence Tunis Afrique Presse » (TAP/officielle) boycotterait toutes les activités du gouvernement et des partis qui le soutiennent, jusqu’au 22 avril courant, en signe de refus de la nomination d’un nouveau Président directeur général (PDG) à la tête de l’Agence.
Le 5 avril, le gouvernement avait nommé le journaliste Kamel Ben Younes comme nouveau PDG de la TAP, à la place de Mouna Mtibaa.
Dans un communiqué conjoint, les deux syndicats ont expliqué avoir pris la décision du boycott « après que les forces de sécurité ont envahi mardi le siège de l’agence TAP et agressé ouvertement les journalistes et les fonctionnaires, pour imposer de force la prise de fonction de Kamal Ben Younes, en tant que PDG de l’Agence ».
Les deux syndicats estiment que cette nomination représente une ingérence dans la ligne éditoriale de l’agence.
Ils ont souligné leur opposition également à la nomination d’un journaliste extérieur à l’agence, même si ce n’est pas la première fois qu’une personne extérieure à la TAP est désignée comme PDG et qui de surcroit, a une affiliation politique.
Dans des déclarations antérieures, des responsables au sein des deux syndicats et des journalistes opposés à la nomination de Ben Younes, ont accusé ce dernier d’être proche du mouvement « Ennahdha », qui possède le plus grand bloc parlementaire, et ont exprimé leur crainte que le mouvement fasse main basse sur les médias, selon leurs dires.
Ni la personne de Ben Younes ni le parti « Ennahdha » n’ont réagi à ces accusations, mais le mouvement d’obédience islamique affirme généralement qu’il ne recherche jamais à être hégémonique.
Les deux syndicats ont décidé, selon le communiqué, « de poursuivre le sit-in (par les journalistes affiliés aux deux syndicats) au siège de l’Agence TAP, en signe de refus de cette nomination ouvertement politique et partisane ».
Ils ont réclamé «à la Présidence du gouvernement et au ministère de l’Intérieur des excuses pour les agressions violentes perpétrées à l’encontre des journalistes et du personnel de l’agence».
Les deux syndicats ont réitéré leur appel au chef du gouvernement Hichem Mechichi pour « revenir immédiatement sur cette nomination ».
Le gouvernement n’a émis aucun commentaire sur le communiqué conjoint des deux syndicats, mais Mechichi a fait savoir lundi, dans une déclaration accordée à la presse, que « la nomination du nouveau PDG de l’Agence ne sera pas reconsidérée ».
« La nomination ne se fait pas par élection, mais par affectation, et le nouveau fonctionnaire a été chargé de diriger cette institution, aux niveaux administratif et financier », a ajouté le chef du gouvernement.
Et Mechichi de souligner, « la ligne éditoriale est la prérogative des journalistes de l’agence, et ce sont eux qui la définissent et effectuent leur travail de manière indépendante, loin de toute ingérence ».
Le gouvernement Mechichi est soutenu par le mouvement «Ennahdha» (54 députés sur 217), « Qalb Tounes» (30 députés), la «Coalition Al-Karama» (18 députés) et «Tahya Tounes » (10 députés).
Agence Anadolou, 14 avr 2021
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