Le voisin de l’Ouest, qui contrôle 80% du territoire du Sahara occidental et exploite ses richesses minières et halieutiques, poursuit sa politique de fuite en avant en encourageant l’implantation de représentations diplomatiques étrangères dans les territoires sahraouis occupés.
Le royaume de Mohamed VI continue d’ignorer les appels au dialogue avec le Front Polisario pour trouver une solution définitive au conflit du Sahara occidental, qui dure depuis son occupation par le Maroc en 1975. Face aux appels à des négociations directes, le Maroc oppose son alternative, l’autonomie des territoires sahraouis.
Le Maroc continue sa politique de déni à l’égard du Sahara occidental, un territoire qu’il occupe depuis 45 ans, en refusant de s’asseoir à la table des négociations, comme le lui recommandent les Nations unies, les pays voisins, notamment l’Algérie, plus récemment la nouvelle administration américaine et le Front Polisario, en tant que seul et unique représentant du peuple sahraoui. Au lieu de se rendre à cette évidence, le royaume chérifien cherche, comme à chaque fois, à se dérober de sa responsabilité visant à mettre fin à la dernière colonie en Afrique et aux souffrances d’un peuple réduit à être réfugié. Preuve en est que le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a rejeté lundi toute négociation directe avec les indépendantistes du Front Polisario sur la question du Sahara occidental, territoire disputé depuis des décennies.
Pour autant, le chef de la diplomatie use d’une énième pirouette qui consiste à vouloir impliquer l’Algérie dans un conflit dont elle n’est pourtant pas partie prenante, de l’avis même de l’organisation onusienne et de son Conseil de sécurité, qui lui confèrent juste le rôle d’observateur lors des différents rounds de discussions à Manhasset (I, II, III, IV), USA, qui ont eu lieu entre le gouvernement marocain et des représentants du Front Polisario. Les propos de M. Bourita semblent répondre à son homologue algérien, Sabri Boukadoum, qui a appelé samedi à “des négociations directes et sérieuses” sur le Sahara occidental entre le Front Polisario et le Maroc, dans le prolongement des négociations auxquelles l’Algérie et la Mauritanie assistent en tant que pays observateurs, qui sont au point mort depuis la démission du dernier émissaire de l’ONU Horst Kohler en mai 2019. Or, l’Algérie a lancé son récent appel à une reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc dans le cadre de l’application des résolutions du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), qui avait lancé un appel pour des négociations directes aboutissant à un règlement politique de la question sahraouie.
Les Nations unies appellent aussi les parties prenantes à la reprise des discussions “en vue de parvenir à une solution politique juste” pour “l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”, comme l’a indiqué le Conseil de sécurité en octobre 2020. Pour sa part, le nouveau secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, a souligné, la semaine dernière, l’appui de son pays aux négociations politiques sur le Sahara occidental (entre le Maroc et le Front Polisario) et a exhorté le secrétaire général, Antonio Guterres, à accélérer la nomination de l’envoyé personnel de l’ONU au Sahara occidental. Cette nouvelle position de l’administration Biden a été exprimée lors d’une réunion virtuelle du secrétaire d’État, Anthony Blinken, avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Mais le régime marocain, qui fait fi de toutes ces sollicitations, voit autrement la solution à ce conflit qui empoisonne ses relations avec ses voisins et retarde le développement de toute la région du Maghreb. Celle du fait accompli, en imposant son “plan d’autonomie”, qui fait abstraction du droit légitime à décider du propre avenir du peuple sahraoui, à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Le voisin de l’Ouest, qui contrôle 80% du territoire du Sahara occidental et exploite ses richesses minières et halieutiques, poursuit sa politique de fuite en avant en encourageant l’implantation de représentations diplomatiques étrangères dans les territoires sahraouis occupés. Ce que le Polisario considère comme une “violation du droit international et (une) atteinte au statut juridique du Sahara occidental en tant que territoire non autonome”.
L’Expression, 7 avr 2021
Etiquettes : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, négociations, ONU, Union Africaine,
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