A la fédération algérienne de football, c’est la confusion totale. Kheiredine Zetchi est en train de vivre une fin de règne des plus houleuses. Une situation typique à la FAF, qui a chaque fin de mandat d’un président, se retrouve prise dans le même engrenage des luttes intestines et des divergences claniques, dont la finalité n’est pas de défendre l’intérêt suprême du football algérien, mais de préserver les positions des uns et des autres. C’est devenu une tradition au sein de cette structure que certains individus sans scrupules n’ont jamais dissimulé leurs intentions de la transformer en un Etat dans l’Etat.
Exploitant sans état d’âme les recommandations de la FIFA, interdisant aux pouvoirs publics toute ingérence dans les affaires intérieures des fédérations au risque de récolter des sanctions, pénalisant en premier lieu l’équipe nationale et les clubs engagés dans des compétitions internationales, ils n’hésitent pas à entretenir intentionnellement un climat de malaise permanent, afin de pouvoir mener leur « guerre » sordide toutes les volontés saines, qui veulent apporter leur contribution au développement du football algérien.
Jouissant de soutiens multiples au sein même des institutions de l’Etat, ils agissent en toute impunité pour s’imposer. Dans ce contexte « pourri », Kheiredine Zetchi constitue l’alibi principal autour duquel sont orchestrées manigances, magouilles et manipulations. Son conflit ouvert avec le ministre de la Jeunesse et des sports leur a fourni l’occasion d’accentuer leur pression sur lui dans le but de le voir commettre des erreurs susceptibles de les arranger. L’essentiel, c’est qu’ils restent à l’ombre, au moment où le désormais ancien patron de la FAF est le seul qui soit exposé aux tourmentes. En clair, à la Cas de Dély Brahim, une ambiance de « Issaba » règne depuis plus d’un mois.
Pris au piège vu son manque de discernement, Kheiredine Zetchi est en train de multiplier les erreurs et faire le jeu de ceux qui tirent les ficelles de derrières les rideaux. En procédant au retrait du site officiel de la FAF, du communiqué démentant les informations faisant état d’une rencontre entre Djamel Belmadi et Sid Ali Khaldi, quelques heures seulement après sa publication, il s’est mis automatiquement dans une situation incongrue. Le communiqué retiré évoque «des rumeurs et des fausses informations qui ont été malheureusement reprises par certains médias sans même avoir la confirmation auprès de la source officielle».
Aussi bien le démenti que son retrait sans aucune explication traduisent bel et bien un grand malaise au sein de la fédération algérienne de football. Certes ceux qui « veulent exploiter le nom du sélectionneur national pour d’autres desseins » existent, mais la FAF se trompent de cible, en les localisant uniquement dans certains médias. Son empressement de démentir une information somme toute banale, avant de retirer le démenti illustre parfaitement l’ambivalence d’un Zetchi en perte de vitesse, et qui, dans sa chute veut entrainer celle du sélectionneur national. Sa déception et ses frustrations l’ont aveuglé au point de rallier, consciemment ou inconsciemment, les parties qui s’acharnent depuis un certain moment à pousser Djamel Belmadi à la démission.
Le soutien franc des pouvoirs publics à l’endroit du sélectionneur national vient de fausser de nombreux plans de déstabilisation, conçus par parties qui continuent de s’opposer à tout assainissement de la FAF, qu’elles contrôlent aujourd’hui comme s’il s’agit d’une propriété privée. En un mot, on est en train d’assister à une campagne de démoralisation du sélectionneur national, qui ne dit pas son nom.
Quelle que soit sa position, Kheiredine Zetchi demeure coupable à travers son attitude plus ou moins ambigüe. Il était de son devoir de se mettre au-dessus du lot, et dénoncer tout le cafouillage, en identifiant tous ceux qui s’obstinent à détruire les acquis. Malheureusement, il ne l’a pas fait. Pourquoi ? La question reste posée.
Mohamed Mebarki
L’Est Républicain, 1 avr 2021
Etiquettes : Algérie, Kheiredine Zetchi, Djamel Belmadi, Sid Ali Khaldi, FIFA, FAF,
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