Par Nadjib Hadded
Concernant son voisin de l’ouest, M. Lamamra a déclaré entre autres que l’Algérie « réaffirme, aujourd’hui, son engagement en faveur de l’établissement de relations bilatérales normales avec le Royaume du Maroc frère et de l’édification de l’Union du Maghreb arabe (UMA) au mieux des intérêts des peuples de la région, mais tout en respectant la légalité internationale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». Le chef de la diplomatie algérienne a dans ce sens remis les pendules à l’heure, expliquant que l’engagement initial de l’Algérie par rapport aux relations bilatérales et à l’UMA, sont les clés de voûte d’ « un climat nouveau » et de perspectives prometteuses pour les peuples de la région a été contredit par les tentatives marocaines d’imposer « une solution dans la région, que ni la communauté internationale, ni le peuple sahraoui frère n’accepteraient ». L’intervenant a déploré d’autre part, le prisme déformant du Maroc qui, depuis 1975, veut coller l' »image stéréotypée d’une Algérie qui serait en train de mobiliser le monde et de mener des actions diplomatiques favorables à la cause sahraouie, mue en cela par une prétendue animosité injustifiée à l’égard du Maroc ». « La vérité désormais établie, a-t-il martelé, a sorti de l’ombre une cause sahraouie juste adoptée par le continent africain et la communauté internationale ». Et d’ajouter qu' »il est aussi une doctrine internationale qui impose l’impératif de la décolonisation à travers le monde, enjoignant « à l’ONU ainsi qu’aux parties en conflit, le recours à un référendum libre et régulier pour l’autodétermination du peuple sahraoui ».
Le ministre a également remis les points sur les i par rapport aux accusations marocaines d’après lesquelles l’Algérie serait en train d’entraver le processus de règlement du dossier du Sahara occidental, qualifiant cela d' »agissements irréfléchis et irresponsables émanant de certaines parties dans le pays frère », qui ne peuvent aucunement changer la position de principe de l’Algérie, pays ayant payé le lourd tribut du million et demi de Chahids pour recouvrer son indépendance. Rappelons dans ce contexte que le roi du Maroc est revenu lors de la célébration de la fête du trône sur la réouverture des frontières algéro-marocaines, que l’Algérie refuse légitimement d’envisager autrement que dans un cadre global c’est-à-dire une solution équitable et conforme à la légalité internationale pour le Sahara occidental, la cristallisation de l’Union maghrébine ainsi que l’arrêt du trafic de drogue et de la contrebande à partir du Maroc vers l’Algérie, sciemment encouragés par le Makhzen. Cela étant, M. Lamamra a aussi apporté des éclairages sur la position de l’Algérie vis-à-vis de l’agression sioniste barbare contre la bande de Ghaza qui se poursuit rappelle-t-on en toute impunité.
« Dès le début (…) a-t-il relevé, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a entrepris plusieurs contacts avec les dirigeants arabes pour présenter les propositions appropriées, afin de mettre fin à l’agression israélienne ». Ainsi a fait remarquer l’orateur, « l’Algérie était le premier pays à avoir condamné l’agression israélienne, avant même que les pays arabes et les autres pays ne réagissent ».
D’un autre côté, a-t-il poursuivi, « si l’Algérie a travaillé sous le sceau de la confidentialité, cela ne veut nullement dire qu’elle s’est détachée de la cause palestinienne « . M. Lamamra a mis l’accent dans ce sens sur les efforts de l’Algérie visant à « parvenir à un cessez-le-feu immédiat et réunir les conditions nécessaires à la reprise du processus de paix devant permettre l’édification de l’Etat de Palestinien « . Il a ponctué cette analyse proche orientale par le fait qu’Israël « veut vider la Palestine de ses habitants arabes et consacrer le rêve sioniste, en assurant sa mainmise totale sur El-Qods », d’où l’objectif à peine voilé de briser la résistance à Ghaza.
Pour ce qui est du conflit malien, le ministre a fait valoir que « la poursuite des efforts de la diplomatie algérienne pour parvenir à une solution politique définitive au Mali, « se veut un élément stratégique » pour l’Algérie, compte tenu du voisinage, des positions de principe de l’Algérie et du principe de solidarité avec ce pays « . S’agissant enfin de la Libye, il a déclaré que « les pays voisins de la Libye constituaient (en sus du peuple libyen lui-même) le « maillon fort » du processus de règlement de la crise dans ce pays.
N. H.
http://www.tribunelecteurs.com/fichier/3_8_2014/ramtane.html
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