L’événement est très attendu par les milieux diplomatiques, notamment ceux qui s’intéressent de près au dossier sahraoui.
Il s’agit de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, tenue dans un contexte marqué par la reprise des affrontements entre les unités du Front Polisario et les forces armées royales marocaines. Un regain de tension exacerbé par la décision du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaître une prétendue souveraineté marocaine sur cette ancienne colonie espagnole.
Au cours de cette réunion, convoquée à la demande de l’Allemagne, Bintou Keita, la sous-secrétaire générale pour l’Afrique, et Colin Stewart, le représentant spécial et chef de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), feront un briefing sur les récents développements survenues au Sahara Occidental.
Il est question pour les membres du Conseil de sécurité de réitérer l’importance d’accélérer la nomination d’un envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, devant contribuer à la reprise du processus politique, à l’arrêt depuis la démission de l’ancien émissaire, Horst Kohler, en mai 2019.
Le Conseil de sécurité avait insisté dans sa résolution 2548 renouvelant le mandat de la Minurso en octobre, sur la nomination “dans les plus brefs délais” d’un nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara occidental.
La réunion, prévue par visioconférence, intervient sur fond d’affrontements entre les deux partis au conflit, le Front Polisario et le Maroc, après que les forces militaires marocaines ont rompu le cessez-le-feu le 13 novembre dernier en agressant des manifestants sahraouis dans la zone tampon d’El-Guerguerat, au sud-ouest du Sahara Occidental.
Elle survient également dans le sillage de la reconnaissance le 10 décembre par l’administration Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, moyennant la normalisation des relations maroco-israéliennes.
Cette démarche qualifiée de “violation flagrante de la Charte des Nations unies et de ses résolutions”, par le Front Polisario, a été dénoncée à travers le monde sur fond d’appels au président élu Joe Biden d’”annuler” cette décision.
Mardi dernier, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Kelly Craft, a transmis une copie de la proclamation de Trump sur le Sahara occidental au SG de l’ONU et au Conseil de sécurité.
Le représentant du Front Polisario à l’ONU, Sidi Mohamed Omar, a regretté ” une proclamation qui va à l’encontre de la politique américaine à l’égard du Sahara occidental”, rappelant que l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne n’ont jamais reconnu l’annexion forcée et illégale par le Maroc de ce territoire.
Et dans sa réaction aux récents évènements dans la région, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réaffirmé que “la position des Nations unies restait inchangée”, et s’est dit convaincu qu’une solution à la question du Sahara occidental “est possible, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies”.
Le Jeune Indépendant, 21 déc 2020
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