Les Sahraouis se préparent également pour l’option militaire

Tout en privilégiant le règlement pacifique du conflit entre le Front Polisario et le Maroc
Les Sahraouis se préparent également pour l’option militaire
Durant la cérémonie de célébration du 40e anniversaire de la proclamation de la Rasd, une importante et impressionnante exhibition militaire a eu lieu devant les délégations étrangères. «A travers ces exhibitions militaires, les sahraouis veulent montrer qu’ils ont une armée bien préparée d’autant que la lutte armée est une éventualité qui n’est pas écartée, à laquelle on se prépare», selon Taleb Omar. A maintes reprises, l’occupant marocain a fait fi des décisions de la communauté internationale, entravant de la sorte la solution pacifique pour permettre le règlement définitif de ce conflit. Plus d’une centaine de pays reconnaissent, aujourd’hui, l’existence de la Rasd et cette dernière dispose d’ambassadeurs dépêchés dans ces pays. Le Sahara occidental est, aujourd’hui, la dernière colonie restante sur le continent africain
A une semaine de la visite du Secrétaire général des Nations unies dans les camps de réfugiés sahraouis, ces deniers espèrent que celle-ci soit porteuse d’un nouvel élan. Le Maroc persiste dans sa position en refusant à Ban Ki-moon de se rendre à Rabat mais aussi dans les territoires occupés du Sahara occidental.
Après sa visite en Mauritanie et en Algérie, pays observateurs, le SG onusien est attendu dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf.
Le droit du peuple sahraoui a choisir son destin est un fait qu’il n’y a plus lieu de discuter. Quarante ans après la proclamation de la Rasd, ce n’est désormais un secret pour personne, l’Etat Sahraoui est prêt à prendre son destin en main. L’organisation est telle que dans les camps de réfugiés, où les institutions de la Rasd s’y trouvent, on comprend rapidement qu’il s’agit bien là d’un Etat assez mûr. Ce dernier dispose d’une élite prête à prendre la relève, faut-il le souligner. En effet, les compétences sahraouies se comptent, aujourd’hui, par dizaines de milliers, couvrant tous les domaines. «Les compétences sahraouies existent dans tous les domaines et ce sont elles qui dirigent leurs propres institutions et entreprises, puisant l’expérience nécessaire dans la lutte armée, l’action diplomatique et celle de la gestion administrative et la prestation de service au profit de la société en cette circonstance difficile », a affirmé le Premier ministre Sahraoui, Taleb Omar, qui ajoute, au passage, que «le peuple sahraoui attend que le SG de l’ONU applique ce qui a été prévu dans son rapport de 2014». Dans ce rapport, en question, rappelons-le, Ban Ki-moon a mis en lumière l’urgence et la nécessité de trouver une solution et présenter une série de nouvelles propositions si aucune n’est avancée vers 2015.
Le Maroc a, durant plusieurs mois, suspendu ou reporté la date de visite de Ban Ki-moon. Les Nations unies ont décidé de maintenir la date de visite prévue, au grand dam du royaume chérifien. Il s’agit là d’un coup dur diplomatiquement, qui discrédite entièrement le Maroc. Celui-ci se retrouve chaque jour un peu plus isolé sur le plan international. En décembre dernier, rappelons-le, la Cour européenne de justice (Cjue) a annulé l’accord agricole liant l’UE au Maroc, suite à une plainte déposée par le Front Polisario. Ce dernier, représentant légitime du peuple sahraoui, a contesté l’accord car incluant le Sahara occidental occupé. Aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur ce territoire. Le territoire du Sahara occidental est inscrit, depuis 1996, sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU. Il y a quelques semaines, l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, Christopher Ross, s’est rendu dans les camps de réfugiés. Cette visite entre dans le cadre de la préparation du rapport du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental. Un appel a été lancé par les dirigeants de la Rasd à la communauté internationale afin de la reconnaître en tant que membre des Nations unies, tout comme cela a été fait avec l’Etat Palestinien. «La situation d’isolement dans laquelle se trouve le Maroc devrait inciter la communauté internationale à reconnaître la Rasd comme membre de l’ONU en réponse à l’intransigeance du régime marocain», a dit le Premier ministre sahraouie.
La proclamation de la Rasd, il y a exactement quarante ans, à savoir le 27 février 1976, a freiné les ambitions expansionnistes du Maroc, dans les territoires sahraouis. Le Sahara occidental est considéré comme étant la dernière colonie du continent africain.
Durant la cérémonie de célébration du 40e anniversaire de la proclamation de la RASD, une importante et impressionnante exhibition militaire a eu lieu devant les délégations étrangères. «A travers ces exhibitions militaires, les sahraouis veulent montrer qu’ils ont une armée bien préparée d’autant que la lutte armée est une éventualité qui n’est pas écartée, à laquelle on se prépare», selon Taleb Omar.
A maintes reprises, l’occupant marocain a fait fi des décisions de la communauté internationale, entravant de la sorte la solution pacifique pour permettre le règlement définitif de ce conflit.
Plus d’une centaine de pays reconnaissent, aujourd’hui, l’existence de la RASD et cette dernière dispose d’ambassadeurs dépêchés dans ces pays. Le Sahara occidental est, aujourd’hui, la dernière colonie restante sur le continent africain. L’Union africaine et l’ensemble des pays la composant, soutiennent le peuple sahraoui dans sa lutte pour l’indépendance. Robert Nkodo Dang, qui est le représentant du Parlement panafricain, a affirmé, lors de sa présence dans le camp de Dakhla, pour le 40e anniversaire, que «le Parlement africain reste attaché aux principes consacrant l’unité africaine mais aussi au soutien apporté à la cause sahraouie». En témoigne, l’élection de la sahraouie Birouk Salma comme vice-présidente du Parlement africain.
M. B.
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