Au lendemain de cette nouvelle, nous avons pris connaissance de très nombreuses réactions condamnant ce double coup de force qui atteint à la fois le peuple palestinien et le peuple sahraoui. Diplomatie du marchandage qui bafoue le droit international, mais le Sahara n’est pas à vendre, seul son peuple peut en disposer.
Le recensement des déclarations dénonçant ce coup de force est à faire, il reprend presque exactement la liste des élus, associations, villes qui avaient dénoncé la violation du cessez-le-feu et rappelé leur soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui. Ce qui est nouveau, ce sont les déclarations de personnalités américaines reconnues comme James Baker et John Bolton, tous deux républicains et impliqués dans le règlement du conflit dans les années 90. Ainsi James Baker déclare : « La normalisation des relations entre le Maroc et Israël représente un compromis cynique qui sacrifie le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». De même John Bolton indique : « C’est un renoncement à 30 ans de politique américaine au Sahara occidental ».
Christopher Ross partage cette même incompréhension : Il a dénoncé les manœuvres d’obstruction menées par le Maroc à l’égard des envoyés personnels désignés par le Secrétaire général des Nations-unies.
Sahraouis et Palestiniens un même combat
Le Comité national palestinien a déclaré le 1er décembre : « Défendre sans réserve le droit de toutes les nations à l’autodétermination, un droit qui est à la base de notre plaidoyer pour les droits des Palestiniens en vertu du droit international. Nous soutenons la résolution 690 de 1991 du Conseil de sécurité qui appelle à l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. L’application de cette résolution servira les intérêts de tous les peuples frères de la région ».
Le 11 décembre, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), déclare dans un communiqué : « Le peuple sahraoui doit pouvoir exercer son droit à l’autodétermination et la France doit garder une ligne ferme sur le respect du droit des peuples à leur autodétermination ». Comme le Représentant du Front Polisario à Bruxelles, Oubi Bouchraya Bachir, qui souligne : « Cette démarche du Maroc n’est pas surprenante et a le mérite de démasquer auprès des peuples marocains et arabes l’hypocrisie de 60 ans de fausse solidarité avec le peuple palestinien. A ce titre, les causes sahraouies et palestiniennes se rejoignent sur le droit des deux peuples à l’indépendance, face à deux colonisateurs expansionnistes qui bafouent le droit des peuples à la liberté et à la dignité ».
Que vont faire les Etats-Unis avec l’arrivée du Président Biden ce 20 janvier
Ce dernier coup de force va sans doute embarrasser la nouvelle administration américaine qui à la fois ne néglige pas les relations avec Israël mais ne peut se laisser enfermer dans ce chantage marocain. L’ONU de son côté déclare sa position inchangée et Joe Biden peut s’appuyer sur les déclarations des spécialistes même Républicains qui viennent de dénoncer cette décision. La situation sur le terrain sera-t-elle décisive ? Les Etats-Unis ne peuvent durablement trahir le droit international et négliger un peuple mobilisé désormais en armes. Sans doute coup d’épée dans l’eau ou feu de paille, c’est toujours à l’ONU et à l’UA de prendre résolument en charge l’autodétermination du peuple sahraoui.
Sahara Info n° 181, décembre 2020
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Western Sahara,
Donald Trump, Joe Biden, Israël,
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