L’Union africaine a programmé un sommet du Conseil de paix et de sécurité (CPS) pour examiner le dossier brûlant concernant la situation au Sahara occidental où une guerre silencieuse se déroule depuis le début du mois de novembre dernier suite à l’agression de civils sahraouis par l’armée d’occupation marocaine.
Dans le même temps, le Haut représentant de l’Union africaine pour le projet «Faire taire les armes», Ramtan Lamamra, interpelle la communauté internationale au sujet de la décolonisation du Sahara occidental qui tarde à aboutir. Offensive de deux diplomates algériens qui secouent l’UA, citadelle de la légitimité historique panafricaniste face à la diplomatie marchande du colonisateur marocain.
Smail Chergui, le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, s’est exprimé sur les ondes de la Radio publique, Chaîne 1, pour confirmer le rendez-vous très important du CPS de l’UA pour examiner la situation au Sahara occidental en guerre : «Le retour de la guerre entre le royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), et avec ce qui s’est passé dans la région de Guerguerat confirme la fragilité de la situation, et conforte la nécessité d’agir pour le retour aux discussions afin de parvenir à une solution mutuellement satisfaisante. Une solution garantissant au peuple sahraoui le droit d’exercer son droit à l’autodétermination via un référendum.»
Vocation du CPS
La rencontre des membres du CPS doit se tenir très bientôt : «Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine tiendra un sommet sur la question au moment opportun, et la Troïka pourrait se réunir dans les prochains jours pour trouver des idées et faire des suggestions.»
Ainsi, rappelant les missions essentielles de l’institution qu’il dirige, le diplomate algérien a déclaré «la priorité du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) est d’essayer de trouver une solution pacifique en faisant pression politique sur les pays qui occupent encore des zones du continent africain.»
M. Chergui a aussi fait valoir que la question du Sahara occidental a été abordée par l’Assemblée générale de l’ONU et qu’elle demeure un dossier de décolonisation en attente depuis l’année 1975. «Ce qui est également attendu, c’est la décision des Nations unies de nommer un envoyé personnel, et que les deux organisations s’associent pour trouver une solution pacifique au conflit.»
Légitimité panafricaine
De son côté, Ramtane Lamamra, ex-ministre des Affaires étrangères en Algérie, actuellement Haut représentant de l’Union africaine pour le projet «Faire taire les armes», a déclaré dans une publication au Centre africain pour la résolution constructive des conflits, que le traitement réservé au dossier de décolonisation sans solution depuis des décennies est très «préoccupant.»
Le diplomate algérien intervenant au sujet des conflits en Afrique a toujours plaidé pour un ressourcement géopolitique dans la légitimité historique panafricaniste face aux spoliations, face à la diplomatie marchande du colonisateur marocain en ce qui concerne l’occupation du Sahara occidental.
Il s’agit donc d’une véritable offensive légaliste des deux diplomates algériens qui interpellent la communauté internationale à travers les structures africaines pour mettre un terme à un déni de droit qui empoisonne le continent et a poussé à la reprise d’un conflit armé qui pourrait dégénérer si une solution urgente, fondée sur l’autodéter-mination d’un peuple qui a trop attendu.
Nordine Mzala
Crésus Quotidien, 4 fév 2021
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine,
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