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Les dés sont jetés. Le Sommet d’Alger entre dans sa phase de mise en œuvre. Premier signe de cette séquence qui fera date dans les annales de la Ligue des Etats arabes, c’est évidemment l’impression d’un timbre poste commun à tous les pays arabes spécifiquement dédié au 3e Sommet d’Alger. Cette séquence historique s’est poursuivie, hier. En effet, l’Algérie a pris officiellement la présidence tournante du Sommet arabe. Cette passation de témoin s’est faite lors d’une réunion solennelle, destinée à mettre la première touche à ce qui deviendra la 31e session du Sommet de la Ligue des Etats arabes à Alger.
L’honneur est revenu à l’ambassadeur Nadir Larbaoui, représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, de camper le rôle de président du Sommet arabe. Un insigne honneur, en ce sens que la rencontre d’Alger sera de loin, l’une des plus aboutie de l’Histoire de l’organisation. L’ Algérie reprend le témoin de la Tunisie qui a organisé la 30e édition. Ces instants, forts en émotion pour l’ensemble des délégués présents au Centre international des conférences, Abdelatif Rahal, marquent déjà de leur emprunte un épisode très important de l’Histoire de la Ligue des Etats arabes, puisqu’il intervient dans un contexte tout à fait inédit au double plan régional et international.
Grâce à leurs réserves en hydrocarbures, certains pays arabes, dont l’Algérie, ont véritablement le vent en poupe. Ils portent en eux la responsabilité historique de convaincre le reste du monde arabe de l’utilité d’une unité sans faille pour répondre efficacement aux défis que leur lancent les circonstances que traversent l’ensemble des nations de la planète.
Ces circonstances justement leur ouvrent la possibilité de reposer la question de la Palestine avec d’autant plus de conviction que le caractère désormais mouvant de l’ordre mondial devrait les inciter à plus d’audace face à un Occident de moins en moins dominateur et désormais en plein doute sur ses capacités à faire valoir ses visions au reste de l’humanité.
Les Arabes et notamment les producteurs d’hydrocarbures ont pris conscience de l’importance de l’arme énergétique qu’ils détiennent. S’ils ne pouvaient pas en faire usage, avant les récents chamboulements, ils ont maintenant la latitude de faire valoir leurs propres intérêts devant l’Occident et les autres pôles émergents de puissance.
Les délégués qui ont débuté hier leur réunion n’ignorent rien de cette nouvelle donne géopolitique susceptible d’amener la voix arabe à être bien plus audible qu’avant. Et puisqu’il en est ainsi, la Palestine doit retrouver sa place d’abord, et les Arabes lancer un long processus tout aussi historique d’intégration économique. Les pays arabes sont face à leur responsabilité. Ils ont l’opportunité d’ouvrir la porte de l’émergence. Le feront-ils ?
Par Nabil G.
Ouest Tribune, 26/10/2022
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