Espagne: nationalité refusée pour espionnage pour le Maroc

Tags : Espagne, nationalité, Maroc, espionnage, CNI, DGED, services secrets marocains,

« La CNI fait allusion aux activités du plaignant en tant qu’agent local des services de renseignement marocains », indique le juge en chef.

Le Tribunal national a déclaré « conformément à la loi » la décision du ministère de la Justice de refuser la nationalité espagnole à un employé du consulat du Maroc à Séville et résidant dans cette ville, selon un rapport du Centre national de renseignement (CNI) qui confirme son « étroite collaboration avec l’état-major des services de renseignement marocains stationnés en Espagne ».

Plus précisément, dans un arrêt rendu le 14 septembre et recueilli par Europa Press, la chambre contentieuse de la Cour nationale traite d’un recours formé par un homme d’origine marocaine, contre une résolution rendue en 2019 par le ministère de la Justice, lui refusant la nationalité espagnole pour  » raisons d’ordre public ou d’intérêt national ».

Selon le ministère de la justice, cet homme « n’a pas justifié la bonne conduite civique qu’exige l’article 22.4 du Code civil , puisque selon le constat obligatoire au dossier, l’intéressé n’accrédite pas ladite exigence pour des raisons d’ordre public. ou d’intérêt national », pesant « la preuve de son étroite collaboration, depuis son arrivée en 2016 au consulat du Maroc à Madrid en tant qu’agent local , avec l’actuel chef des services de renseignement marocains en Espagne ».

Enfants espagnols, « bonne conduite » et « adaptés » à l’Espagne

Face à cela, ledit homme a soutenu dans son recours contentieux contre ladite résolution de refus, qu’il est marié à une citoyenne marocaine naturalisée espagnole et qu’il a deux enfants, « tous deux de nationalité espagnole » ; qu’« il travaille depuis 2010 comme interprète pour le consulat général du Maroc à Séville » ; que le ministère public « ne s’oppose pas à l’octroi de la nationalité espagnole » ; que l’état civil de Séville confirme que cette personne « connaît la langue espagnole, a une bonne conduite, s’est adaptée au mode de vie et à la vie espagnole et dispose de moyens de subsistance » ; en plus du fait que la Police Nationale a émis des rapports selon lesquels « il n’y a pas de trace » de la police sur cet homme.

Ainsi, dans son recours, il a réclamé l’« unanimité » des voix en faveur de sa « bonne conduite civique », à l’exception d’un rapport du Centre national de renseignement (CNI), qui selon lui ne détaille pas une activité de « collaboration ». avec les Renseignements marocains et « ne précise aucune délimitation chronologique, spatiale ou géographique permettant la défense ». « L’imprécision du rapport empêche des poursuites afin d’évaluer l’impact de l’activité sur la sécurité nationale », a-t-il affirmé, réclamant l’annulation de la décision refusant la nationalité espagnole et l’octroi de celle-ci.

« Des liens étroits avec leur pays d’origine »

Toutefois, la Cour nationale indique que « le contenu du rapport de la CNI est suffisamment expressif. A travers celui-ci, la CNI fait allusion aux activités du plaignant en tant qu’agent local des services de renseignement marocains « . « Cette circonstance, jointe au fait que le demandeur a fourni des services au consulat du Maroc à Séville, soit en tant qu’interprète, soit en tant que fonctionnaire, met en évidence les liens étroits de l’intéressé avec son pays d’origine, confirmant ce qui a été rapporté par la CNI. » plaide la Cour nationale.

« Le rapport de la CNI, ainsi que le reste du dossier et les motifs avancés par l’Administration (…) expriment clairement quelle est l’activité de l’intéressé qui permet de s’interroger sur la pertinence d’accéder à la demande de nationalité, pour des raisons de l’ordre public et la sécurité nationale, circonstance qui s’éclaire à l’énonciation des faits : que le demandeur exerce ses fonctions au Consulat du Maroc à Séville et que le CNI vérifie une étroite collaboration avec la Direction des services de renseignement marocains en poste en Espagne. de telles conditions, il est clair que la décision de refus était pleinement justifiée », tranche le Tribunal national, qui rejette ainsi le recours contentieux de celui-ci et déclare « conformément à la loi »la décision rejetant votre demande d’octroi de la nationalité espagnole.

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