L’essentiel
La cellule serait dirigée par Tal Hanan, le fameux « Jorge », un ancien agent des forces spéciales israéliennes. Celui-ci « nie tout acte répréhensible » selon The Guardian.
L’enquête, menée sous couverture, divulgue une véritable black op digne d’une œuvre de fiction : Hanan mettrait ses moyens au service d’agences de renseignement, mais aussi de partis politiques ou d’entreprises privées qui souhaiteraient influer l’opinion dans le sens qui leur sied.
Une armée de 30.000 bots
Le comment
« Team Jorge » disposerait pour cela d’un logiciel à louer nommé Aims (Advanced Impact Media Solutions). Le concept : des milliers de faux profils coordonnés sur les principaux réseaux sociaux, à savoir Twitter, LinkedIn, Facebook, Telegram, Gmail, Instagram et YouTube.
La méthode est simple, mais très efficace, car elle est coordonnée : tous ces faux profils peuvent répandre des messages et commentaires allant dans le sens voulu par les clients de « Jorge », que ce soit à l’encontre d’un gouvernement ou d’un projet de loi, mais aussi des institutions bien précises.
Une véritable armée de bots qui pourrait représenter jusqu’à 30.000 comptes factices contrôlés par cette entreprise « discrète », et qui surtout savent maintenir leur couverture. Chaque avatar, selon la démonstration que Hanan a faite devant des journalistes sous couverture, est doté d’une histoire numérique à multiples facettes afin de paraître crédible. Il a aussi évoqué une simulation des comportements humains générée par une intelligence artificielle.
Le groupe israélien aurait aussi développé des capacité de hacking et s’estimerait largement capable de pirater tout compte Gmail ou Telegram.
Influencer « 33 campagnes de niveau présidentiel » ?
Le pourquoi
« Nous sommes maintenant impliqués dans une élection en Afrique … Nous avons une équipe en Grèce et une équipe dans les Émirats … Vous suivez les pistes. [Nous avons réalisé] 33 campagnes de niveau présidentiel, dont 27 ont été couronnées de succès. »
Tal Hanan, dans une vidéo prise en caméra cachée
L’entrepreneur a aussi déclaré être impliqué dans deux « projets majeurs » aux États-Unis, mais a affirmé ne pas s’engager directement dans la politique américaine.
Le qui
Une révélation qui embarrasse Israël : ce n’est pas un secret que l’État hébreu développe un cyberarsenal, à des fins de renseignement, entre autres. Or des entreprises israéliennes ont déjà été mêlées à des affaires d’écoute, ou de trafic de données volées à des personnes politiques, y compris dans des pays considérés comme des alliés.
Hanan semble avoir mené au moins une partie de ses opérations de désinformation par l’intermédiaire d’une société israélienne, Demoman International, qui est enregistrée sur un site Web géré par le ministère israélien de la Défense. Celui-ci n’a pas daigné s’exprimer.
On peut toutefois remarquer que sur ses propres réseaux sociaux, dont LinkedIn, Tal Hanan se présente comme le PDG de Demoman International. Il se définit en outre comme un consultant en défense et sécurité, ainsi qu’en renseignements à l’usage des entreprises.
https://fr.businessam.be/team-jorge-equipe-israelienne-manipulation-elections-desinformation/
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