Maroc : La mainmise des sœurs de Mohamed VI sur les affaires

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Alors qu’il est de notoriété publique que la holding privée de Mohammed VI, Al Mada s’octroie allégrement des revenus astronomiques en contrôlant prés de deux tiers de l’économie marocaine, d’autres membres de la famille royale partent eux aussi à la conquête de créneaux toujours plus diversifiés : immobilier, tourisme, enseignement supérieur et même industrie aéronautique.

C’est d’ailleurs de cette manière que les sœurs et les proches du roi ont bâti un petit empire dans lequel, même les grandes entreprises du pays sont contenues. Il s’agit aussi bien des télécoms, ou encore le BTP et même la sécurité. Des secteurs investis en forme de sous-traitants des sociétés royales.

Aussi, il ne se passe pas de jour sans que celui-ci apporte son lot de scandales.

Après la fameuse affaire d’espionnage avec le logiciel israélien Pegasus qui a fait couler beaucoup d’encre, celui-là, le royaume chérifien est en proie à un autre scandale, d’évasion fiscale. En effet, selon l’agence d’information russe Sputnik, qui a eu accès à une partie des 11,9 millions de documents financiers, de courriels et d’images etc. fuités et révélés au grand jour par l’enquête dite « Pandora Papers » -menée par un consortium mondial de journalistes d’investigation- la famille royale marocaine est impliquée à travers la sœur cadette de Mohammed VI, la princesse Lalla Hasna.

Sœur du roi Mohammed VI, la princesse Lalla Hasna vient de créer une fondation aux Pays-Bas pour y transférer une partie de ses actifs détenus à l’étranger. Sa sœur ainée Lalla Asma dispose d’une structure similaire depuis 2019.

La nouvelle enquête implique directement la sœur de « Sa Majesté » parmi les centaines de personnes qui auraient recouru à des sociétés-écrans pour s’offrir à coup de millions de dollars des biens immobiliers en Europe.

Ainsi, selon les documents secrets fuités, Lalla Hasna est accusée d’être la propriétaire de la société-écran « Oumaila Ltd. » localisée dans les îles Vierges britanniques. Une société qui a servi à l’achat, en 2002 d’un manoir à 11 millions de dollars (9,5 millions d’euros) dans un quartier huppé de la capitale du Royaume-Uni, situé près du palais de Kensington. Le comble du scandale c’est que l’enquête a révélé que le montant déboursé pour la transaction est prélevé dans les fonds de la famille royale marocaine.

Il faut dire que de par ses liens étroits avec son frère, la princesse est connue pour avoir un accès direct à ses fonds personnels. Quand on aime on ne compte pas, apparemment, puisque justement le roi du Maroc est considéré comme l’un des plus riches monarques du monde, cumulant une fortune personnelle estimée à 5,7 milliards de dollars américains en 2015, selon le magazine Forbes.

En 2010, les fuites Wikileaks ont révélé que le roi chérifien et son entourage seraient impliqués dans une corruption jugée répandue « à tous les niveaux de la société marocaine ».

Pour sa part, Lalla Hasna est connue de notoriété publique pour avoir le contrôle sur des sociétés immobilières et des fonds d’investissements au Maroc. La sœur du roi est aussi la présidente de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement. Agée de 55 ans, elle est la fille du roi Hassan II et de sa seconde femme, Lalla Latifa Hammou. La sœur de Mohammed VI multiplie les moyens de dissimuler ses avoirs en ayant recours à des achats via des sociétés offshore.

Il convient de souligner que le scandale Pandora Papers a été révélé le 3 octobre 2021. Les investigations sont le fruit de travail d’environ 600 journalistes issus de 117 pays qui ont eu accès à environ 11,9 millions de documents provenant de 14 sociétés de services financiers. Le rapport de l’enquête concerne plus de 29 000 sociétés-écrans.

Pour rappel, depuis la disparition mystérieuse de sons épouse Lalla Salma, Mohammed VI est étroitement entouré de ses trois sœurs. A tel point que l’une semble avoir pris la place de première dame : Lalla Hasna. Les deux autres, Meryem et Asma sont plus discrètes, mais ne président pas moins d’une trentaine de fondations et sociétés dites, «caritatives».

Amira Mey

Fil d’Algérie, 05/08/2022

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