Maroc, Omar Radi, presse, journalistes, répression,
Sur le plan professionnel, Omar a toujours été présent, a toujours compté pour moi. Même si nous avions emprunté des chemins différents et des choix, parfois, opposés.
Dans l’exercice du métier de journaliste, il avait l’entraide comme devise. La révolte comme ligne de conduite. Le respect mutuel comme déontologie personnelle et professionnelle.
L’entraide, c’était le jour où il m’envoie une base de contacts précieuse avec des centaines de page de téléphones. C’était un outil inestimable pour le jeune journaliste que j’étais en 2009.
L’acte qu’il a posé est juste impossible dans un métier où les contacts sont la denrée rare, que chaque journaliste cultive secrètement.
Pour Omar, c’était un acte normal. Cette base de données récupérée chez un ancien employeur devait servir aussi à d’autres journalistes. C’était la générosité en acte.
La révolte, c’était le jour où il démissionne de chez Med Radio et refuse la censure imposée par le patron de cette radio privée. A l’époque, nous avions le même employeur, je travaillais à L’Observateur du Maroc qui appartenait au même groupe.
Omar m’appelle pour me dire qu’il a quitté et que l’ambiance du travail n’était pas correcte et qu’il a signifié ça au patron. Omar posait ces actes de révolte dans un milieu conformiste comme celui du journalisme au Maroc. Une révolte qui lui vaudrait d’être persona non grata chez bcp de médias dits indépendants de la place.
Honte à eux, honneur à Omar qui n’a jamais trahi ses principes.
Je peux écrire encore des pages et des pages sur Omar et sa générosité en actes, son dangereux humanisme. Mais Omar est encore là. Omar retrouvera sa liberté, grâce à nos luttes.
Omar retrouvera sa liberté, grâce à nos luttes. Mais j’ai un regret, comme peut-être beaucoup de ses ami-e-s.
Durant les dernières années, nous avons laissé à des rapaces, des chiens, des profiteurs, le loisir d’accaparer toute cette générosité, cette bonté, ce don de soi qu’a Omar. Ce dernier était certainement bien conscient de ces stratagèmes malveillants, mais nous avions aussi la responsabilité de le soutirer entre les mains et les griffes d’une bande de chiens. Je n’oserais pas faire à Omar un reproche, lui qui est privé de liberté. Mais je me fais un reproche, comme je blâme tous ses ami-e-s et camarades d’avoir laissé Omar au sein d’un milieu toxique qui a profité de son talent et sa générosité, pour aujourd’hui disparaître ou même devenir une pièce maîtresse dans l’appareil d’inquisition contre lui.
Mais Omar n’a pas dit son dernier mot. Omar sera de retour parmi nous, libre, indépendant et brillant.
*Témoignane d’un ami à Omar Radi
Source : Twitter
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