Algérie, exportation, industrie pharmaceutique
Plusieurs ministères se font concurrence, à celui qui réussira à organiser la meilleure « expo-vente » en Afrique. Ainsi après le succès qualifié de très encourageant du département de l’Industrie pharmaceutique au Sénégal, le ministère de l’Industrie ambitionne de séduire des partenaires libyens.
L’agroalimentaire, mais aussi les secteurs de l’électricité et du bâtiment se mettent en ordre de bataille pour décrocher des contrats d’export dans ce riche pays pétrolier, dont la solvabilité s’en trouve certainement renforcée à la faveur de la hausse appréciable des prix du Brent. D’autres ministères et d’autres destinations sont au programme. L’Agriculture n’est sans doute pas en reste dans un agenda chargé de rendez-vous à travers de nombreuses régions du continent noir.
Cette dynamique, dont l’exécutif entend en faire une pratique normalisée des opérateurs économiques nationaux, incombe prioritairement au ministère du Commerce. En effet Kamel Rezig est comptable devant ses collègues du gouvernement, mais aussi devant l’opinion nationale, de la réussite d’une démarche, qui se veut offensive, à l’export. Et ce ne sera pas faute d’avoir tout tenté depuis des années pour trouver une solution durable au problème des exportations algériennes.
Même si le bond réalisé en 2021 à travers un record de 5 milliards de dollars hors hydrocarbures, elles demeurent très loin de peser sur la balance commerciale du pays.
Il s’agit de ne pas s’esclaffer devant ce maigre butin et admettre que le problème du déséquilibre entre les recettes hors hydrocarbures du pays et les importations est un problème profond. Il est en rapport direct avec la capacité des managers algériens à se projeter à l’international. Ces salons à répétition sont un début de réponse.
En attendant de briser le signe indien, il y a lieu de reconnaître, au regard de la structure du commerce extérieur du pays, que tout se passe comme si les opérateurs économiques nationaux ont une peur bleue de l’étranger et préfèrent se soumettre à la loi de l’import-import, plutôt que de se « révolter » contre cet état de fait et imposer une autre logique, beaucoup plus offensive. Ce constat n’a rien d’exagéré. Malgré le discours volontariste de l’exécutif, on ressent toujours une posture par trop timorée des capitaines d’industrie nationaux.
Aujourd’hui encore, les discours des uns et des autres tournent autour des préalables à l’acte d’exporter, histoire de tourner le dos à la responsabilité de devoir un jour affronter les autres. Il reste que les tentatives de plus en plus « pointus » des instances du ministère du Commerce dédiées à la promotion des exportations ont eu pour premier résultat une hausse du nombre d’exportateurs. Un autre signe prometteur. Mais pas assez pour parler d’un secteur sur rail…
Par Nabil G.
Ouest Tribune, 09/06/2022
#Algérie #Exportation
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